En perte au premier semestre en raison de la crise dans l'automobile, Faurecia, premier équipementier français, espère commencer à voir la sortie du tunnel au deuxième semestre, au prix d'un nouveau tour de vis sur les coûts et les effectifs, surtout en Amérique du Nord.
Faurecia a annoncé mardi une perte nette semestrielle de 364,6 millions d'euros et un chiffre d'affaires en recul d'un tiers au premier semestre 2009, dans un contexte de "forte baisse d'activité, notamment en début d'année".
Les ventes du groupe sont ressorties à 4,38 milliards d'euros, en repli de 33,6%, pour une perte opérationnelle de 187,3 millions.
Cette perte "traduit l'effet extrêmement violent de la baisse d'activité au premier semestre", a reconnu le directeur financier Frank Imbert.
"Malgré un discours très optimiste pour le deuxième semestre et une perte opérationnelle bien moins importante au deuxième trimestre qu’au premier, Faurecia publie là des résultats décevants", ont pour leur part estimé les analystes de la maison de courtage Aurel.
D'ailleurs, les résultats de Faurecia ont été accueillis fraîchement à la Bourse de Paris où le titre de l'équipementier était en recul de 1,59% à 6,78 euros à 16h07 (14h07 GMT) dans un marché en hausse de 0,86%.
L'équipementier a toutefois enregistré des signes d'amélioration au cours du semestre: l'activité est ainsi passée de -35% au premier trimestre à -25% au deuxième trimestre, avec un point bas à -43% en février; la perte opérationnelle est passée de 159,7 millions d'euros à 27,6 millions au deuxième trimestre, ce qui a permis de dégager un flux de trésorerie positif sur ce même trimestre.
"Le deuxième trimestre marque un premier palier de rétablissement de notre activité", veut rassurer Frank Imbert, qui considère que "le creux de la chute des volumes est derrière nous".
Pour la deuxième moitié de l'année, Faurecia table sur une moindre baisse de ses ventes, avec un recul envisagé de 10% en Europe et de 35% en Amérique du Nord, des hypothèses "prudentes", selon le PDG Yann Delabrière, qui considère que la reprise "va être lente et progressive".
M. Delabrière a aussi souligné les incertitudes pesant sur l'activité automobile, notamment l'impact des modalités de sortie des primes à la casse en Europe, ainsi que la situation des constructeurs américains General Motors et Chrysler.
Dans ce contexte, le PDG de Faurecia met l'accent sur le redressement opérationnel au deuxième semestre.
"Nous sommes en mesure d'être proches de l'équilibre en résultat opérationnel", a-t-il dit. L'autre objectif est d'être "également à l'équilibre, hors restructurations" sur la génération de trésorerie.
Mais "il faut que nous continuions à baisser nos coûts fixes" pour "baisser le point mort", a prévenu M. Delabrière.
Faurecia a donc annoncé un renforcement de son plan de réductions de coûts "Challenge 2009", avec un objectif d'économies désormais porté à 700 millions sur l'année contre 600 millions auparavant.
La mise en oeuvre du plan est actuellement "un peu en avance", selon le PDG, et a permis d'économiser 406 millions d'euros sur le semestre, compensant 60% de l'impact de la baisse d'activité.
Le groupe a déjà réduit ses effectifs de 13.000 personnes en un an, passant à 57.600 personnes à la fin juin.
"L'activité en Amérique du Nord reste faible et donc nous allons poursuivre des restructurations industrielles" dans cette région, a annoncé le PDG. Mais "probablement pas en Europe où nous avons atteint le bon niveau maintenant", a-t-il dit.