PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse mardi, Londres ayant notamment chuté de 2,5% dans le sillage de l'envolée de la livre sterling après l'annonce d'élections législatives anticipées au Royaume-Uni.
Le FTSE 100 a perdu 2,46% à 7.147,50 points, retombant à un plus bas en clôture depuis le début de février. L'indice londonien, fortement pondéré en valeurs exportatrices, a souffert du bond de la livre sterling après les annonces de la Première ministre britannique, Theresa May.
Celle-ci a appelé mardi à la tenue d'élections législatives anticipées le 8 juin, afin de se doter d'une majorité parlementaire forte et stable durant la période de négociations du Brexit.
Sur le marché des changes, la livre bondit de 1,6% face au dollar, à 1,2760 dollar, un plus haut depuis le début décembre. La devise britannique prend également près de 1% face à la monnaie unique européenne, à 83,87 pence pour un euro.
Avec l'annonce inattendue de la tenue d'élections anticipées au Royaume-Uni, "la politique britannique reste une source immédiate d'incertitudes pour les investisseurs qui tentent déjà de digérer un menu complet de risques politiques cette année, allant de l'élection présidentielle française cette semaine aux craintes sur un éventuel conflit avec la Corée du Nord", souligne Steven Andrew, gérant chez M&G Investments.
A Paris, le CAC 40 a perdu 1,59% à 4.990,25 points, clôturant sous le seuil des 5.000 points pour la première fois depuis le 22 mars, pénalisé par les craintes entourant l'élection présidentielle française, à cinq jours du premier tour du scrutin.
De son côté, le Dax allemand a accusé un repli plus limité, de 0,9%. L'indice EuroStoxx 50 a perdu 1,12%, le FTSEurofirst 300 a cédé 1,03% et le Stoxx 600 a reculé de 1,11%.
A la clôture des marchés européens, Wall Street évoluait également en baisse, l'indice S&P 500 cédant 0,5%.
Aux valeurs en Europe, le joaillier danois Pandora a accusé la plus forte baisse du Stoxx 600 (-12,1%), en raison d'un abaissement de recommandation par Carnegie, passé d'"acheter" à "conserver" sur la valeur.
Le secteur des ressources de base (-3,1%) a été pénalisé par la baisse des cours des métaux, comme le cuivre et le nickel. A Paris, la plus forte baisse du CAC 40 est pour ArcelorMittal (AS:ISPA) (-6,18%).
A l'inverse, Volkswagen (DE:VOWG_p) a grimpé de 4,4%, après avoir accéléré sa progression à l'issue de la publication de ses résultats préliminaires pour le premier trimestre.
Abertis (MC:ABE) a bondi en fin de séance pour clôturer en hausse de 6,6%, en réaction à l'annonce d'une éventuelle fusion avec l'italien Atlantia (-3,79%).
Seul compartiment à avoir clôturé en hausse, le secteur immobilier (+0,28%) a profité de la baisse des rendements obligataires. Ainsi, le rendement des obligations souveraines allemandes à 10 ans s'est replié vers le seuil de 0,15%, pour la première fois depuis l'élection de Donald Trump, le 8 novembre. Celui des emprunts du Trésor américain de même échéance est tombé sous 2,20%, son niveau le plus faible depuis plus de quatre mois.
Ce dernier mouvement pèse sur le dollar, qui est tombé à plus bas de trois semaines face à un panier de devises de référence, son indice reculant sous le seuil de 100. Le billet vert se replie également face à l'euro, autour de 1,07 dollar.
Les cours du pétrole ne profitent pas toutefois de la faiblesse du dollar et restent pénalisés par des signaux montrant une hausse de la production pétrolière aux Etats-Unis.
Outre les marchés obligataires, l'or (+0,4%) profite aussi de l'aversion au risque générée par les tensions géopolitiques.
(Blandine Hénault, édité par Véronique Tison)