NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse vendredi, victime de prises de profits pour la deuxième séance d'affilée, sur fond d'indicateurs faibles et de résultats trimestriels contrastés.
L'aversion au risque a pesé sur l'ensemble des marchés mondiaux au lendemain de la décision inattendue de la Banque du Japon de maintenir sa politique monétaire inchangée, qui a propulsé le yen à son plus haut de 18 mois face au dollar.
L'indice Dow Jones a perdu 57,12 points, soit 0,32%, à 17.773,64. Le S&P-500, plus large, a reculé de 10,51 points, soit 0,51%, à 2.065,30. Le Nasdaq Composite a cédé de son côté 29,93 points (-0,62%) à 4.775,36 points.
Les grands indices accusent leurs plus fortes baisses hebdomadaire en près de trois mois mais le Dow Jones et le S&P-500 affichent de légères hausses sur le mois d'avril.
Sur la semaine, le Dow a perdu 1,3%, le S&P 1,3% également et le Nasdaq 2,7%, et sur le mois d'avril, le Dow Jones a gagné 0,5% et le S&P 0,3%, alors que le Nasdaq a perdu 1,9%. Depuis ses plus bas du 11 février, le Dow Jones a repris environ 13%.
"La baisse d'aujourd'hui n'est que du bruit après les mouvements massifs que nous avons vu au cours des dernières semaines", dit Scott Wren, responsable de la stratégie mondiale sur les marchés d'actions chez Wells Fargo Investment Institute.
Sur le plan économique, l'inflation a ralenti en mars et la consommation est restée faible, à 0,1%, une situation qui prive la Réserve fédérale d'arguments pour relever ses taux, montrent les statistiques du département du Commerce.
En avril, la confiance des consommateurs américains s'est dégradée pour tomber à son plus bas niveau depuis le mois de septembre, selon les résultats définitifs de l'enquête mensuelle de l'université du Michigan.
Wall Street a continué par ailleurs de digérer les publications de résultats des sociétés cotées. Sur 311 entreprises du S&P-500 qui ont déjà présenté leurs comptes, 57% ont fait état d'un chiffre d'affaires supérieur aux attentes, contre une moyenne de long terme de 60%.
Sur le front des valeurs, Exxon Mobil (NYSE:XOM) a pris 0,42% malgré l'annonce d'une chute de son bénéfice net sur les trois premiers mois de l'année mais son concurrent Chevron (NYSE:CVX) a reculé de 0,21% après une perte nette sur le premier trimestre.
Sur le Nasdaq, Amazon (NASDAQ:AMZN) a bondi de 9,57% après avoir largement dépassé les attentes des investisseurs.
Apple (NASDAQ:AAPL) a encore pesé sur le Dow, ayant accusé une nouvelle perte de 1,15%, après avoir abandonné 3,08% jeudi et plus de 6% mercredi à la suite de la publication de résultats trimestriels marqués par une baisse de ses ventes d'iPhone.
L'investisseur activiste Carl Icahn a révélé sur CNBC avoir vendu la totalité de ses actions Apple en se disant inquiet pour les ventes du groupe en Chine, son deuxième marché.
Gilead (NASDAQ:GILD) a chuté de 9,06%. Le laboratoire a annoncé jeudi soir un bénéfice net trimestriel en baisse de 18% et inférieur aux attentes des analystes, les pressions sur les prix aux Etats-Unis ayant entraîné une baisse des ventes de son traitement Harvoni contre l'hépatite C.
Medivation s'adjuge 1,92% après le rejet à l'unanimité par son conseil d'administration de l'offre d'achat hostile de Sanofi (PA:SASY).
Sur le marché des changes, le dollar est en passe d'accuser sa plus baisse hebdomadaire face au yen depuis la crise financière de 2008, après la décision de la Banque du Japon de ne pas renforcer ses mesures de soutien à la croissance, tandis que la croissance soutenue en zone euro soutient l'euro.
Le pétrole a terminé en légère baisse sur le marché new-yorkais Nymex, après avoir atteint de nouveaux plus hauts de 2016 dans la journée, et est en passe d'afficher un gain de 20% sur le mois d'avril, plus forte hausse mensuelle depuis un an.
Le baril de Brent a pris 21,5% sur le mois d'avril, sa plus forte hausse mensuelle en sept ans.
(Rodrigo Campos, Juliette Rouillon pour le service français)