(Reuters) - Tesla a annoncé jeudi qu'il étudiait la possibilité de créer une usine en Chine avec l'assentiment des autorités de Shanghaï, un projet que le constructeur de voitures électriques compte "définir plus précisément" d'ici la fin de l'année.
Il a toutefois précisé qu'il voulait construire des véhicules électriques en Chine pour éviter des droits de douane de 25% sur les véhicules importés.
"Nous pensons que pour l'essentiel notre production restera aux Etats-Unis mais nous devons créer des sites locaux pour alimenter les marchés qu'ils servent", explique Tesla dans un communiqué.
Le gouvernement chinois impose aux entreprises étrangères de faire équipe avec des associés locaux au sein de coentreprises dont elles ne peuvent contrôler plus de la moitié du capital.
Tesla n'a pas dit quels pourraient être ses partenaires éventuels mais les conjectures vont bon train autour de Tencent Holdings, le géant de l'internet qui est la plus grosse société de Chine. Tencent a acquis en mars 5% du capital de Tesla moyennant 1,8 milliard de dollars.
Il n'a pas dit non plus quels véhicules seraient assemblés en Chine toutefois, selon un fournisseur bien informé, il semble que Tesla vise la Model 3 ainsi qu'un crossover baptisé Model Y. La production de la Model 3 doit démarrer en juillet dans l'usine californienne de Fremont, tandis que le Model Y suivrait à partir de la mi-2019.
Le chiffre d'affaires réalisé par Tesla en Chine a plus que triplé à plus d'un milliard de dollars en 2016, selon son rapport annuel.
Tesla est la plus grosse capitalisation de l'automobile américaine, dépassant les 60 milliards de dollars, mais il n'a toujours pas dégagé de bénéfice annuel.
L'action Tesla est en hausse de 1,7% sur le Nasdaq qui est en très légère hausse (+0,16%) dans le même temps.
Sur le même sujet, Ford Motor a annoncé mardi dernier qu'il produirait en Chine et non au Mexique comme initialement prévu la prochaine génération de sa berline compacte Focus destinée à l'Amérique du Nord, à partir de 2019.
Annonce qui n'est pas du goût du délégué au Commerce extérieur américain Robert Lighthizer. "Si cela se fait pour des raisons non économiques, alors le gouvernement devra intervenir", a-t-il dit jeudi à des parlementaires.
(Norihiko Shirouzu à Pékin et Paul Lienert à Detroit, Wilfrid Exbrayat pour le service français)