Le gouvernement allemand envisage d'étendre à toutes les actions l'interdiction de ventes à découvert "à nu" décidée la semaine dernière, selon un document de travail du ministère allemand des Finances dont l'AFP a eu connaissance.
L'Allemagne avait annoncé il y a une semaine l'interdiction jusqu'en mars 2011 des ventes à découvert "à nu" portant sur les emprunts d'Etats de la zone euro, sur certains types de CDS (Credit default swaps, soit des couvertures contre le risque de faillite d'un pays ou d'une entreprise) et sur les actions de dix institutions financières (banques et assurances).
Mais le ministère souhaite étendre la mesure à toutes les actions et d'interdire également les produits dérivés sur l'euro qui ne visent pas à s'assurer, précise le document consulté par l'AFP. Ceux au contraire dont le but est de s'assurer contre des risques propres continueront d'être autorisés.
En outre, Berlin veut introduire un "système de transparence" qui oblige à signaler explicitement certaines transactions, soit directement auprès de l'autorité des marchés financiers (BaFin), soit si elles sont d'un ordre plus important via une communication officielle, d'après ce document du ministère.
Le projet pourrait être discuté dès la semaine prochaine en conseil des ministres, selon l'agence Dow Jones Newswires.
"Certaines transactions qui représentent une menace pour la stabilité des marchés financiers vont être interdites avec ce projet de loi", précise encore le document de travail du ministère.
Le ministère n'a pas voulu faire de commentaire sur le détail des mesures envisagées.
Les ventes à découvert sont une technique boursière qui permet à des opérateurs de marché, grâce à des mécanismes financiers sophistiqués, de vendre des titres qu'ils ne possèdent pas encore, avec l'espoir de les racheter à un moindre prix. Quand elles sont "à nu", elles permettent à l'investisseur de vendre à terme un actif sans l'avoir emprunté auparavant ou s’être assuré de sa disponibilité.
Les ventes à découvert ont été à de nombreuses reprises montrées du doigt depuis le début de la crise financière. Elles ont été plusieurs fois suspendues, ou limitées, dans les grandes places financières du monde.
La décision allemande la semaine dernière avait semé le trouble sur les marchés boursiers et provoqué l'irritation des autorités françaises, mais elle avait été saluée par Bruxelles.