La Bourse de Paris a terminé en net repli mercredi, le CAC 40 perdant 1,64%, soit sa quatrième séance de baisse d'affilée, dans un marché qui broie à nouveau du noir, après trois mois de hausse.
L'indice vedette a cédé 52,81 points à 3.161,14 points, dans un volume d'échanges réduit de 3,084 milliards d'euros.
Le CAC 40 signe sa quatrième séance de baisse consécutive, (-5,21% depuis le 11 juin) et retombe sous les 3.200 points à la clôture pour la première fois depuis le 15 mai (3169,05 points).
Depuis le 1er janvier, il a perdu 1,77%.
Londres a perdu 1,16%, Francfort 1,86% et l'Eurostoxx 1,74%.
Après avoir ouvert en légère baisse, le marché parisien a creusé ses pertes après l'ouverture de Wall Street, lâchant brièvement plus de 2%.
Le marché est resté insensible aux indicateurs publiés et n'a pas réagi à la légère hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis.
L'indice des prix a progressé de 0,1% en mai sur un mois, moins que ne le prévoyaient les économistes.
En revanche, les investisseurs ont accusé le coup après la chute du bénéfice annuel de Fedex, groupe américain de messagerie, qui s'attend à un environnement futur "extrêmement difficile".
"Les investisseurs sont en train de rééquilibrer leurs portefeuilles. Ils protègent leur performance", explique Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Après avoir connu une spectaculaire hausse entre mars et mai, le marché amorce un retournement de tendance, les investisseurs revenant vers les valeurs défensives, qui font office de bouclier, au détriment des cycliques.
"Les profils risqués ne donnent plus trop envie d'être achetés", renchérit M. de Villepion.
Particulièrement exposées, les valeurs minières ont chuté. ArcelorMittal a perdu 6,35% à 22,57 euros et Eramet 9,88% à 189,00 euros.
Les valeurs automobiles ont reculé à l'image de Peugeot (-2,70% à 20,33 euros) et Renault (-2,42% à 27,36 euros).
Michelin a perdu 4,74% à 40,93 euros. Le groupe a annoncé un plan de réorganisation prévoyant 1.093 suppressions de postes "sans aucun licenciement" et assorti d'un plan de départs pour 1.800 salariés en France.
En revanche, les valeurs défensives ont grimpé, occupant le haut de la cote.
France Télécom a pris 1,58% à 16,12 euros, Vivendi 3,26% à 17,60 euros et Sanofi-Aventis 1,45% à) 47,01 euros.
Danone a résisté (-0,06% à 34,73 euros), profitant du relèvement de la recommandation de son titre par UBS à "neutre" contre "vendre" auparavant.
Pour M. de Villepion, ce phénomène sectoriel pourrait "se prolonger jusqu'au 30 juin", date qui marque la fin du trimestre et le moment où les gérants présentent des comptes à leurs clients.
Parmi les autres valeurs, les financières ont baissé. L'agence de notation Standard and Poor's (S&P) a annoncé mercredi abaisser les notes et revoir les perspectives de 22 banques américaines, dont Wells Fargo pour la plus grosse.
BNP Paribas a perdu 3,04% à 46,24 euros et Société Générale 3,01% à 39,05 euros.
Total a lourdement pesé sur la cote (-2,18% à 38,73 euros), alors que le prix du pétrole est passé sous les 70 dollars à New York.
Klépierre a bondi (+4,51% à 18,29 euros), le marché saluant la renégociation de sa dette.
Côté baisse, ADP a lâché 8,35% à 50,00 euros, subissant "la baisse de la fréquentation des aéroports", juge M. de Villepion.