PARISZ (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé lundi en légère baisse une séance très volatile, plombées par un secteur bancaire qui est plus que jamais l'objet des attentions d'une Banque centrale européenne (BCE) soucieuse d'analyser en profondeur le risque crédit cette année.
La volatilité des places européennes a pu également être amplifiée par la fermeture des marchés financiers américains pour cause de Martin Luther King's Day.
À Paris, le CAC 40 a cédé 20,59 points (0,49%) à 4.189,57. Le Footsie britannique a abandonné 0,42% et le Dax allemand 0,25%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a lâché 0,58% et le FTSEurofirst 300 0,29%.
Un porte-parole de la BCE a dit dimanche que celle-ci s'inquiétait auprès de certaines banques de la zone euro du niveau élevé de leurs créances douteuses et sollicitait des informations à ce sujet. Fin 2014, le stock de créances douteuses de la zone euro atteignait 932 milliards d'euros, soit 9,2% de son PIB, selon les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI).
Cet élément est l'un parmi d'autres cités par les traders pour expliquer le coup de bambou du secteur bancaire européen aujourd'hui mais ces derniers n'ont pas de diagnostic tout fait. Ils s'accordent toutefois sur le fait qu'un manque de liquidité du secteur amplifie sa faiblesse.
Un courtier remarque que le marché est nettement porté à la vente sur le secteur bancaire européen, seuls les fonds spéculatifs se positionnant pour racheter à bon compte. Un autre observe que la faiblesse du secteur bancaire est amplifiée par une grosse position à découvert sur les options de l'indice Stoxx 600 des bancaires.
Ce sont les établissements italiens qui ont été particulièrement ciblés ce lundi. Les banques italiennes ont surperformé leurs homologues l'an passé mais la question de leurs créances douteuses revient à présent sur le devant de la scène avec acuité.
L'indice bancaire italien termine sur une perte de 5,71% et son recul depuis le début de l'année dépasse à présent les 16%, amenant la Bourse de Milan à sous-performer ses homologues européennes avec un recul de 2,65%.
L'indice sectoriel des banques européennes est celui qui subit la plus forte perte de la journée, de 1,92%.
Les banques européennes sont bien placées également dans le classement des plus forts reculs de la journée. Elles occupent les quatre premières places de l'indice EuroStoxx 50 avec Unicredit (MI:CRDI) qui laisse 5,37%, Intesa Sanpaolo (MI:ISP) 5%, Deutsche Bank 3,28% et Société Générale (PA:SOGN) 2,99%. BNP Paribas (PA:BNPP) arrive sixième, délestée de 2,31%.
Au sein du Stoxx 600, deux autres établissements italiens enregistrent eux aussi les plus grosses pertes du jour, Banca Monte dei Paschi di Siena dégringolant de 14,8% et Banca Popolare dell'Emilia Romagna lâchant 8,7%.
Elles sont suivies de Casino, qui descend de 8,44%, après que Standard & Poor's a menacé au cours du week-end de reléguer en catégorie "spéculative" la note de crédit du distributeur français.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Bertrand Boucey)