La Maison Blanche a marqué le cinquième anniversaire de la crise financière en se félicitant, dans un long bilan publié dimanche, de l'adoption des mesures de soutien économique qui "ont mieux marché que personne ne l'aurait anticipé".
La publication de ce rapport de 49 pages intitulé "La crise financière: cinq ans plus tard" vise aussi à persuader les Républicains au Congrès des dommages qu'entraînerait un gel du gouvernement du fait du bras de fer sur le relèvement du plafond de la dette.
"Le président a pris en 2009 une série de mesures audacieuses, sans précédent et difficiles politiquement qui ont marché mieux que personne ne l'aurait anticipé à l'époque", a affirmé dimanche Gene Sperling, le principal conseiller économique du président Barack Obama en présentant le rapport.
"On est sorti du gouffre, on a évité la deuxième Grande dépression et on est tous d'accord pour dire qu'il y a un long chemin à faire pour créer plus d'emplois", a poursuivi M. Sperling, ajoutant, à l'adresse des républicains du Congrès, que ce serait "s'autoinfliger de terribles coups" que de répéter "la menace du défaut de paiement".
A l'été 2011, un précédent blocage politique sur le plafond de la dette avait paralysé Washington, conduisant l'agence de notation Standard and Poor's à priver les Etats-Unis de leur prestigieux "triple A".
Aujourd'hui, dans le bras de fer avec les conservateurs de la Chambre sur le relèvement du plafond de la dette de 16.700 milliards de dollars, si un accord n'est pas trouvé, le gouvernement fédéral pourrait être contraint de fermer début octobre. Et les Etats-Unis être en situation de défaut de paiement sur leur dette au milieu du mois prochain.
Ce rapport est publié alors que M. Obama cherche cette semaine à s'écarter des questions de politique étrangère pour se focaliser sur l'économie: il doit prononcer un discours lundi à la Maison Blanche sur la résolution de la crise financière, s'adresser à des entrepreneurs mercredi et visiter une usine Ford à Kansas
City vendredi.
Le rapport rappelle qu'au plus fort de la crise fin 2008 et début 2009, 800.000 emplois sont détruits chaque mois, le PIB chute de 8,3% au 4e trimestre et surtout les ménages américains ont perdu "pour 19.000 milliards de dollars de richesse".
La valeur des actifs immobiliers des propriétaires a fondu de 7.000 milliards de dollars. Les actifs sur les comptes retraites (401K) ont été grevés de 2.800 milliards, précise le document.
Cinq ans plus tard, selon les comptes de la Maison blanche, les ménages américains ont recouvré 14.700 milliards de richesse et la valeur des actifs immobiliers a progressé de 2.800 milliards de dollars après son plancher de début 2009.