Le relèvement du plafond du Livret A et du Livret de développement durable (LDD), annoncé la semaine dernière par le gouvernement, constitue un élément négatif pour la note des banques françaises, a estimé lundi l'agence de notation Moody's Investors Service.
Ce relèvement, qui devrait également affecter "marginalement" les assureurs, va amoindrir la capacité des banques françaises à augmenter leur financement grâce aux dépôts, à un moment où elles essaient de réduire leur dépendance au financement sur les marchés, a expliqué Moody's dans un communiqué.
Le plafond du livret A sera relevé de 25% mi-septembre, de 15.300 à 19.125 euros, et devrait subir une hausse du même ordre "en fin d'année 2012". Il est rémunéré à 2,25%.
Le LDD verra son plafond doubler dès la mi-septembre, passant de 6.000 à 12.000 euros. Il est également rémunéré à 2,25%.
Ces mesures visent à financer la construction d'un plus grand nombre de logements sociaux, en ce qui concerne le Livret A, et à aider les entreprises à investir, pour le LDD. Une large partie de ces fonds est centralisée par la Caisse des dépôts et les banques perçoivent une commission de collecte.
Selon Moody's, les établissements qui vont être les plus pénalisés par ces modifications sont BPCE, Crédit Mutuel et Crédit Agricole "car ils disposent des encours les plus importants d'épargne défiscalisée".
"Les autres grandes banques françaises, BNP Paribas et Société Générale, seront affectées dans une moindre mesure (...) parce qu'elles ont des stocks plus faibles sur ces supports, reflétant leur part de marché moindre sur le marché intérieur de la banque de détail", a expliqué l'agence de notation.
Ce relèvement "va inciter les épargnants à convertir des dépôts bancaires classiques en épargne défiscalisée", ce qui "va réduire le montant des dépôts disponibles pour le financement des banques".
Les compagnies d'assurance devraient également subir le contre-coup de ces relèvements avec une collecte réduite à court terme sur les contrats d'assurance-vie, a-t-elle poursuivi.