La Banque de France (BdF) a confirmé lundi son estimation d'un recul de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) de la France au troisième trimestre, après trois trimestres consécutifs de stagnation de l'activité économique du pays.
Il s'agira, si cette troisième estimation de la BdF est confirmée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), du premier trimestre de contraction de l'économie depuis que la France est sortie de la récession au printemps 2009.
L'Insee estime pour sa part, dans ses dernières prévisions publiées le 4 octobre, que le PIB devrait continuer de stagner aux troisième et quatrième trimestres, ce qui porterait à cinq le nombre de trimestres consécutifs de croissance zéro, une situation totalement inédite depuis l'après-guerre. L'Insee doit publier le 15 novembre sa première estimation pour la croissance au troisième trimestre, puis les chiffres détaillés le 28 décembre.
Une récession est définie comme au moins deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité économique.
L'Insee table sur une croissance de 0,2% sur l'ensemble de l'année. C'est légèrement en dessous du taux de 0,3% escompté par le gouvernement pour ramener le déficit public de la France à 4,5% du PIB à la fin de l'année.
Ces prévisions annoncent un départ sans élan pour l'année 2013, pour laquelle le gouvernement prévoit une croissance de 0,8% sur laquelle il a fondé son projet de budget présenté fin septembre.
C'est sur cette hypothèse, déjà mise en doute par les économistes, qu'a été calculé l'effort supplémentaire de 30 milliards d'euros, en hausses d'impôts et maîtrise des dépenses, nécessaire pour faire reculer le déficit public à 3% du PIB fin 2013.
Sous l'effet de cette stagnation, l'économie devrait selon l'Insee continuer de détruire des emplois en 2012: 67.000 emplois marchands non agricoles en moins au second semestre. Le taux de chômage va donc franchir le cap symbolique des 10% de la population active en France métropolitaine pour la première fois depuis mi-1999. Il passera de 9,7% au deuxième trimestre à 10% au troisième puis 10,2% en fin d'année (de 10,2% à 10,4% puis 10,6% en intégrant l'Outre-Mer).
La BdF appuie sa prévision sur son enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie et les services qui dénote un fléchissement de l'activité en septembre.
L'indicateur du climat des affaires dans l'industrie s'est établi à 92 en septembre, après 93 en août, tandis que dans les services il s'est établi à 91, comme en août.
Selon cette même enquête, "la production industrielle a globalement fléchi: la progression de l'agroalimentaire, de la chimie et des matériels de transport n'a pas compensé le recul de l'activité dans la fabrication d'équipements électroniques et électriques, dans l'industrie pharmaceutique et dans l'habillement".
De plus, les carnets de commandes sont jugés insuffisants par les chefs d'entreprises et le taux d'utilisation des capacités de production s'est à nouveau tassé.
"Les prévisions tablent sur un repli de la production en octobre", note la BdF. Dans les services, "l'activité a baissé en septembre, les perspectives pour octobre étant cependant un peu plus favorables", précise l'enquête.