La France est favorable, à l'instar de la directrice générale du FMI Christine Lagarde, à ce que les moyens financiers du Fonds de secours de la zone euro soient augmentés, a indiqué son ministre des Finances, François Baroin, dans la nuit de lundi à mardi.
"C'est une position que la France soutient", a-t-il dit à la presse à Bruxelles à l'issue d'une réunion avec ses homologues de la zone euro, à propos de l'avis donné par Mme Lagarde.
Une peu plus tôt à Berlin, Mme Lagarde avait estimé que les Etats de la zone euro devaient se doter d'un "pare-feu plus vaste" contre la crise, mettant en garde contre une crise qui "risque d'engloutir le monde entier".
Elle a notamment plaidé pour une "augmentation" de "la taille" du mécanisme permanent de secours (MES) de la zone euro qui "serait d'un grand secours" à ses yeux.
Ce dispositif a été mis sur les fonts baptismaux lundi soir à Bruxelles avec l'adoption du traité sur son fonctionnement à partir du 1er juillet. A cette date, il remplacera progressivement le Fonds de secours provisoire actuel (FESF), appelé à disparaître mi-2013.
Le MES doit en principe être doté de 500 milliards d'euros de capacité de prêts. Mais une discussion est engagée en Europe sur l'opportunité d'augmenter ce plafond, en y ajoutant par exemple les ressources encore disponibles du FESF, soit 250 milliards d'euros.
Plus généralement, M. Baroin a vu dans l'accord autour du MES le signe que "l'Europe avance vite". "C'est la leçon de ces crises à répétition que l'on vit depuis plusieurs mois", a-t-il estimé.
"Il y a une vraie volonté de solidifier les deux piliers de l'accord" obtenu à l'issue du sommet du 9 décembre dernier, "le pilier solidarité et le pilier discipline", a-t-il souligné.
Le MES ne pourra profiter qu'aux pays de la zone euro qui auront aussi ratifié le traité renforçant la discipline et la convergence budgétaires. Ce texte devrait être entériné le 30 janvier par les chefs d'Etat et de gouvernement européens qui se réuniront en sommet à Bruxelles.
Selon M. Baroin, "les investisseurs semblent prendre conscience des réformes importantes menées dans la zone euro", comme en témoigne le fait que la pression est retombée sur les marchés obligataires.
Mais "on se garde de tout triomphalisme, il faut consolider cela par des avancées institutionnelles puissantes", selon lui.