Les entreprises européennes implantées en Chine font face à une concurrence accrue de la part de leurs homologues chinoises, tandis que la deuxième économie mondiale est devenue un marché incontournable dans leur stratégie mondiale, selon une enquête publiée mercredi.
Les entreprises chinoises ont fait "des avancées considérables en terme de notoriété de marque, de marketing, de commercialisation et de qualité des produits", d'après la dernière édition de cette enquête annuelle sur les perspectives du marché chinois (Business Confidence Survey) réalisée par la Chambre de commerce européenne en Chine.
"La compétition s'accroît: nous pensons que c'est une bonne chose", a déclaré lors d'une présentation à la presse Davide Cucine, le président italien de la Chambre, tout en constatant que "les sociétés chinoises commencent à se renforcer dans certains des bastions traditionnels des entreprises étrangères".
Quelque 40% des 598 entreprises européennes ayant répondu au questionnaire pensent que la concurrence est l'un des trois éléments clés qui va affecter leurs affaires en Chine au cours des deux prochaines années, à côté de l'augmentation des salaires et du prix des matières premières.
Les PME, qui occupent souvent des niches de marché hautement spécialisées, ne sont que 36% à se déclarer "pessimistes" face à cette concurrence croissante, contre 45% des grandes entreprises.
En plus du problème posé par la hausse des salaires dans les industries employant une main-d'oeuvre abondante, les entreprises étrangères ont du mal à trouver le personnel qualifié dont elles ont besoin, constate M. Cucine.
Malgré ces difficultés, 79% des sociétés européennes ont "une perspective de croissance positive" en Chine et 65% pensent que le 12e plan quinquennal (2011-2015), qui met l'accent sur la demande interne et le développement des services, "aura un impact positif sur le développement des affaires".
Tandis que 71% déclarent avoir réalisé un bénéfice en Chine l'an passé, 57% voient cette année ce pays comme "un marché stratégique de plus en plus important pour leurs opérations à travers le monde", contre seulement 40% l'an dernier.
Mais les entreprises européennes s'inquiétent de la multiplication de barrières non commerciales pour l'accès au marché chinois: 43%, contre 33% en 2010, sont d'avis que "les mesures du gouvernement (chinois) sont discriminatoires à l'égard des entreprises à capitaux étrangers" et 46% (contre 36% l'an dernier) s'attendent à ce que ces discriminations persistent au cours des deux ans à venir.