Nicolas Sarkozy a assuré jeudi soir qu'il n'avait "pas de désaccord" avec la chancelière allemande Angela Merkel sur la réforme de la zone euro, lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre britannique David Cameron.
"Sur mes relations avec Mme Merkel, nous faisons tout pour qu'elles soient dans l'harmonie, qu'elles s'additionnent, qu'elles se complètent et qu'elles montrent une volonté commune. Nous n'avons pas de désaccords ensemble", a assuré le président français.
"J'ai dit à Angela Merkel, mais elle en est parfaitement convaincue, qu'il ne peut pas y avoir de désaccords entre l'Allemagne et la France sur des sujets de cette importance", a-t-il poursuivi, "avec Mme Merkel on travaille, c'est quasiment quotidien, c'est ça dont l'Europe a besoin".
Nicolas Sarkozy a ainsi indiqué qu'il était "d'accord (avec la chancelière) sur le principe de nouvelles sanctions" contre les pays de la zone euro dont les déficits sont trop importants. "Il y a un accord total entre la chancelière et moi sur le principe de réfléchir à de nouvelles sanctions", a-t-il ajouté.
Le chef de l'Etat a voulu montrer la même convergence entre la France et l'Allemagne sur la nécessité de faire évoluer le pacte de stabilité des pays de la zone euro, ainsi que le souhaite l'Allemagne.
"Il doit évoluer. Peut-être plus de critères, plus de transparence, pour plus d'efficience. C'est d'ici au mois de juin ce sur quoi nous allons essayer de travailler avec la chancelière", a-t-il assuré.
Ces derniers jours, les frictions se sont multipliées entre la France et l'Allemagne. Ainsi, Berlin a décidé d'annoncer à la surprise générale mardi soir l'interdiction quasi immédiate de certains types de ventes à découvert, des transactions particulièrement spéculatives sur les marchés, sans en avertir ses partenaires et en particulier la France.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde avait ainsi déclaré que cette interdiction était "discutable, car il n'y a pas eu de discussion préalable".
Même chose sur la situation de l'euro, quand la Française n'a pas hésité à prendre le contre-pied de l'Allemagne en affirmant, au contraire de la chancelière, que l'euro n'était "absolument pas" en danger.
Lors d'un entretien téléphonique jeudi, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont convenu de se concerter "étroitement" sur la réforme de la zone euro, notamment lors d'une rencontre programmée le 7 juin à Berlin, selon un porte-parole du gouvernement allemand et l'Elysée.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs défendu jeudi soir la nécessité de l'euro. "L'euro, c'est une réussite parce qu'en peu de temps, c'est devenu la deuxième monnaie du monde", a-t-il estimé, "ne ramenons pas le bilan de l'euro aux quelques jours qui viennent de se passer".
"Vous voulez que je vous parle des crises qu'il y a eu sur le dollar les dix dernières années (...) prenons tous un peu de recul et un peu de calme face à ces événements-là", a demandé Nicolas Sarkozy.