Le président américain Barack Obama a vu jeudi dans le retour du PIB américain à la croissance au troisième trimestre de 2009 le signe que "cette récession est en train de se dissiper", mais a prévenu qu'il restait beaucoup à faire pour que l'économie se rétablisse pleinement.
"C'est une nouvelle bienvenue et c'est l'indication que cette récession est en train de se dissiper et que les mesures que nous avons prises ont fait la différence", a dit M. Obama dans des propos tenus à la Maison Blanche.
"Mais je sais aussi que nous avons encore un long chemin à parcourir avant de remettre complètement sur pied notre économie et de nous remettre de ce qui a été le déclin le plus long et le plus profond que nous ayons vécu depuis la Grande dépression" des années 1930, a-t-il dit selon ces propos dont la Maison Blanche a publié le texte par avance.
"Si les chiffres publiés aujourd'hui représentent un réel progrès, ce n'est pas seulement à l'aune de la croissance du PIB que je mesure la vitalité de notre économie, c'est aussi en mesurant si nous créons des emplois, si les foyers sont plus à même de payer leurs factures, et si nos entreprises embauchent et vont bien", a-t-il dit à un parterre de représentants des petites entreprises.
Christina Romer, conseillère économique en chef de M. Obama, a rappelé dans un communiqué que réduire le chômage était la grande préoccupation du gouvernement américain.
Elle a souligné qu'une inversion des tendances du chômage était traditionnellement à la traîne de la reprise de l'activité économique.
"Il faudra que le PIB progresse de manière soutenue et robuste pour que le taux de chômage diminue de manière substantielle", a-t-elle mis en garde.
Le produit intérieur brut de la première économie mondiale a progressé au troisième trimestre de 3,5% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent, selon une estimation officielle publiée jeudi par le département du Commerce.
C'est la plus forte hausse du PIB depuis le troisième trimestre de 2007, et cela signifie que les Etats-Unis seraient sortis de la récession pendant l'été.
Cependant, le taux de chômage a atteint en septembre 9,8%, son plus haut niveau depuis juin 1983, selon des chiffres publiés début octobre par le département du Travail. Et selon une récente enquête de l'Association nationale des économistes d'entreprise américains (NABE), l'économie américaine ne retrouvera pas avant 2012 les emplois perdus pendant la récession.
M. Obama et Mme Romer ont cependant vu dans les nouveaux chiffres du PIB la confirmation de la justesse des politiques mises en oeuvre, et des vertus du gigantesque plan de relance promulgué en février, plan dont l'impact réel donne lieu à débat.
Selon les analyses des conseillers économiques de M. Obama et d'autres analyses publiques et privées, ce plan a contribué entre 3 à 4% à la croissance du PIB réel au troisième trimestre, a dit Mme Romer. Sans lui, le PIB n'aurait augmenté que peu, voire pas du tout, a-t-elle dit.
M. Obama a aussi défendu son projet de réforme du système de santé, la grande priorité intérieure de sa présidence actuellement.
Il a dit que cette réforme permettrait aux petites entreprises, qui sont "le moteur de la création d'emplois en Amérique", d'étendre la couverture médicale et les mettrait à l'abri d'une augmentation exorbitante des coûts de santé et des pratiques abusives des sociétés d'assurance médicale.
Il s'est inscrit en faux contre l'un des arguments des opposants à la réforme: il a reconnu que certaines entreprises qui n'offriraient pas d'assurance de santé à leurs salariés pourraient être amenées à supporter une partie du coût de l'extension de la couverture santé, mais il a affirmé que 90% des petites entreprises seraient exemptées d'une telle contribution.