Le Français Jean-Claude Trichet exclut de prolonger son mandat de président de la Banque centrale européenne (BCE) au-delà de son échéance en octobre, dans une interview au quotidien économique français Les Echos à paraître mardi.
Au journal qui lui demande s'il serait "prêt à rester plus longtemps si nécessaire", M. Trichet balaie en deux phrases cette hypothèse : "La question ne se pose pas! J'ai un mandat clair et limité dans le temps", déclare-t-il.
"La nomination du président de la BCE est du ressort des chefs d'Etat et de gouvernement (de la zone euro)", rappelle-t-il.
Jean-Claude Trichet, nommé à la tête de la BCE en 2003 en remplacement du Néerlandais Wim Duisenberg, arrivera fin octobre au terme de son mandat de huit ans non renouvelable.
La course à sa succession a été relancée par la défection surprise de l'Allemand Axel Weber, qui a annoncé vendredi dernier son départ fin avril de la tête de la banque centrale allemande, se disqualifiant pour la présidence de la BCE.
Le patron de la Bundesbank avait longtemps été considéré comme le favori pour le poste mais il était contesté par certains pays pour sa ligne dure en matière de politique monétaire.
Il s'était notamment fait beaucoup d'ennemis avec ses attaques répétées contre la décision de la BCE de soutenir les pays fragiles de la zone euro en rachetant leur dette.
La chancelière Angela Merkel espérait décrocher la présidence de la BCE pour un Allemand afin de rassurer son opinion, inquiète de devoir payer pour éponger la dette des autres pays européens.
Les candidats de substitution ne sont pas légion du côté de Berlin, même si les noms du patron du Fonds européen de stabilité (FESF), Klaus Regling, ou de l'économiste en chef de la BCE, Jürgen Stark, circulent toujours.
La situation pourrait profiter du même coup à un candidat de compromis, comme le Luxembourgeois Yves Mersch. Parmi les autres prétendants potentiels figurent également le gouverneur de la banque centrale d'Italie Mario Draghi ou le président de la Banque de Finlande Erkki Liikanen.