La Bourse de Tokyo a annoncé jeudi le succès de son offre public d'achat (OPA) amicale sur la Bourse d'Osaka, un pas important vers la fusion des deux groupes prévue pour le mois de janvier afin de créer un champion nippon de la cotation.
La Bourse de Tokyo (Tokyo Stock Exchange, TSE) a précisé être en capacité d'acheter 179.999 actions (66,67% du total) de la Bourse d'Osaka (Osaka Stock Exchange, OSE) au prix unitaire de 480.000 yens, soit une opération de 86,4 milliards de yens (865 millions d'euros).
"L'offre amicale a été menée avec succès, les souscriptions dépassant le nombre maximal prévu d'actions à acheter", a expliqué le TSE dans un communiqué, après la clôture d'une période de 30 jours ouvrés consacrés au recueil des actions des vendeurs.
"En conséquence, la société cible va devenir une filiale de notre entreprise le 29 août", a précisé le TSE.
Il s'agit d'un préalable à la fusion des deux groupes dont le plan, annoncé fin 2011, a obtenu début juillet le feu vert des autorités nippones de la concurrence et s'est déroulé jusqu'à présent sans accroc.
"Il s'agit d'un pas majeur" vers la fusion, s'est félicité le président du TSE, Atsushi Saito. La prochaine étape va consister à obtenir l'accord des assemblées générales de chacune des deux Bourses cet automne.
S'il est mené à terme, ce regroupement, évoqué depuis des années mais jamais concrétisé jusque-là, renforcerait la principale place financière nippone en tant que troisième Bourse mondiale.
La nouvelle Bourse, provisoirement baptisée Japan Exchange Group, se placerait en termes de capitalisation derrière NYSE Euronext -qui gère les places de New York, Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne- et Nasdaq OMX, -gestionnaire du marché électronique Nasdaq-, mais devant le London Stock Exchange -gérant les Bourses de Londres et de Milan.
Basées dans la capitale Tokyo et dans la région industrielle d'Osaka (centre-ouest), les deux principales places japonaises sont sorties affaiblies du dégonflement de la bulle financière au Japon dans les années 90 et connaissent de nouvelles difficultés depuis la crise financière de 2008-2009.
Outre les turbulences entraînées sur les marchés nippons par la catastrophe naturelle et l'accident nucléaire de mars 2011 dans le nord-est du Japon, ces Bourses subissent, comme leurs homologues occidentales, les hauts et les bas de la crise européenne d'endettement.
L'indice des valeurs vedettes de la Bourse de Tokyo, le Nikkei 225, a clôturé jeudi autour de 9.200 points, contre plus de 15.000 il y a cinq ans.
Les Bourses nippones souffrent de surcroît de la concurrence croissante de leurs dynamiques consoeurs asiatiques comme Hong Kong, Shanghai (Chine) et Singapour.
"Il est important que le Japan Exchange Group devienne un moteur de la croissance du pays et un centre financier en Asie pour attirer les capitaux internationaux", a ajouté M. Saito.
Le TSE, un important marché d'actions, et l'OSE, très présent sur les produits dérivés, veulent dégager via cette fusion des économies par synergie évaluées à 7 milliards de yens par an (70 millions d'euros).
Ces fonds économisés permettront entre autres de moderniser les systèmes de transaction des Bourses de Tokyo et Osaka, épisodiquement touchés par des pannes informatiques.
A l'issue de cette fusion, encouragée depuis longtemps par les autorités de la troisième puissance économique mondiale, le Japan Exchange Group devrait être présidé par l'actuel président du TSE, le président de l'OSE devant prendre le poste de directeur exécutif.