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La zone euro contrainte de repousser ses décisions

Publié le 22/10/2011 00:30

Profondément divisée sur sa réponse à la crise de la dette, la zone euro a été contrainte jeudi de repousser ses décisions à la semaine prochaine et de planifier un nouveau sommet le 26 octobre, au risque de mécontenter le reste du monde qui exige des décisions rapides pour éviter la contagion.

Les dirigeants européens et ceux de l'Union monétaire doivent se retrouver dimanche à Bruxelles pour un sommet qui ambitionnait de mettre un coup d'arrêt à la crise de la dette qui dure depuis deux ans. L'idée était d'arriver avec une réponse solide pour la réunion du G20, qui se se tiendra début novembre à Cannes.

Mais les ambitions ont dû être sévèrement revues à la baisse et le calendrier a été modifié face aux divergences grandissantes entre capitales.

Le sommet de dimanche est bien maintenu mais le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont annoncé jeudi soir qu'ils prévoyaient un second sommet "au plus tard mercredi" prochain pour préparer une "réponse globale et ambitieuse".

Elle inclura le renforcement du Fonds de secours de la zone euro pour les pays en difficulté, le FESF, un plan de recapitalisation des banques européennes et un effort plus important que prévu des banques créancières de la Grèce pour réduire la dette du pays.

Signe des problèmes qui restent à surmonter, le chef de l'Etat français et la chancelière allemande comptent se retrouver en préambule samedi soir à Bruxelles, à la veille du sommet européen, après s'être déjà vu mercredi à Francfort.

Paris et Berlin divergent encore sur le renforcement de la capacité d'intervention du FESF, qui était la principale avancée attendue dimanche.

"Il n'y a pas d'accord en Europe" sur ce point, a indiqué une source gouvernementale allemande, alors que le Premier ministre grec George Papandréou a mis en garde à Athènes contre l'absence de décision au sommet.

L'augmentation de la force de frappe du FESF est jugée essentielle pour espérer enrayer la crise de la dette dans la zone euro, et empêcher qu'elle n'emporte des pays aussi importants que l'Italie ou l'Espagne.

Doté aujourd'hui d'une capacité effective de prêts de 440 milliards d'euros, le FESF ne dispose pas d'une enveloppe suffisante pour faire face à une contagion de très grande ampleur.

D'où l'idée en discussion depuis des semaines de démultiplier sa puissance de feu via un "effet de levier", sans nouvelle garantie des Etats. Le scénario sur la table est de "multiplier par cinq" la capacité d'intervention du Fonds, a indiqué jeudi une source gouvernementale.

Problème: des divergences subsistent entre Paris et Berlin sur le choix de l'effet de levier, selon la même source.

Berlin cherche à limiter l'augmentation de la capacité d'intervention du FESF. M. Schäuble a évoqué un montant de 1.000 milliards d'euros, selon la presse allemande, alors que d'autres scénarios sur la table évoquent un montant deux fois plus élevé.

Un autre différend porte sur les modalités. Paris a longtemps insisté pour accroître la force de frappe du FESF en le dotant d'une licence bancaire pour qu'il puise emprunter en grande quantité auprès de la Banque centrale européenne (BCE). Une option que Berlin et la BCE refusent au motif qu'elle violerait le traité de l'UE.

Cette option n'est "plus sur la table", a affirmé le secrétaire d'Etat aux Finances allemand Steffen Kampeter. Une autre est privilégie, passant par un système de garantie offerte aux investisseurs pour acheter de la dette publique de pays fragiles.

Un autre sujet délicat sur la table des discussions porte sur la contribution qui sera demandée aux banques créancières de la Grèce. Elles s'étaient engagées le 21 juillet à subir une perte de 21% (décote) sur les titres qu'elles possèdent. L'effort pourrait être porté à 50%, ce qui inquiète la France car cela risque de déclencher un défaut de paiement du pays avec des conséquences pour le secteur bancaire européen.

"Un défaut et une décote de la dette grecque sont à l'ordre du jour du sommet de dimanche", a déclaré jeudi le Premier ministre slovaque Iveta Radicova. "Si le tsunami est incontrôlé, il nous renversera tous", a-t-elle averti.

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