La chancelière allemande Angela Merkel a estimé mercredi qu'il fallait "remédier aux imperfections" de l'union monétaire européenne "maintenant ou, je le dis, jamais".
Cela ne pourra se faire qu'au moyen de modifications des traités européens, a-t-elle précisé dans un discours aux députés du Bundestag, ajoutant: "où est-il écrit qu'un changement des traités doit durer dix ans?"
La zone euro doit "saisir la chance" de se réformer qu'offre cette crise, "sinon ce serait un échec", a plaidé la chancelière, avant le débat et le vote des députés sur son ordre de mission pour un sommet européen crucial prévu à Bruxelles en fin de journée.
La chancelière s'est montrée confiante sur l'issue de cette réunion très attendue, qui doit notamment décider des modalités d'un deuxième plan d'aide pour la Grèce, et d'un renforcement des mécanismes d'aide mis en place l'an dernier, pour empêcher la contagion de la crise de la dette à l'Italie et à l'Europe toute entière.
"Les problèmes auxquels nous faisons face doivent et peuvent être résolus aujourd'hui", a dit Mme Merkel, "mais il faut aller plus loin" pour résoudre "le plus gros test qu'ait jamais eu à passer l'union monétaire".
"Des modifications de traités sont toujours porteuses de risques, c'est un chemin laborieux", a reconnu Mme Merkel, parce qu'elles devront être approuvées par les 27 pays de l'Union européenne, mais "il faut que nous soyons prêts à prendre cette route".
Inscrire de nouvelles règles dans les traités, communs aux 27 pays de l'UE, sera aussi "le meilleur moyen d'éviter une division" entre les membres de la zone euro et les autres pays, a ajouté la chancelière, alors que les 10 pays de l'UE qui n'ont pas la monnaie unique, Royaume-Uni en tête, s'irritent de plus en plus des atermoiements et apartés de leurs partenaires.
Les changements de traités envisagés devront permettre "d'ancrer une culture de stabilité en Europe", selon Mme Merkel, notamment en donnant aux institutions européennes la possibilité "d'intervenir, d'exercer une influence" dans les pays "qui enfreignent les règles de façon permanente".
Par exemple, "nous devons avoir la possibilité de déposer une plainte auprès de la Cour européenne de Justice" à l'encontre de ces mauvais élèves, a-t-elle dit.