L'équipementier télécom suédois Ericsson, numéro un des réseaux mobiles, a annoncé mardi la suppression de 946 emplois en Suède où une usine va être complètement fermée, alors que ses ventes reculent et qu'il a enregistré une chute de 74% de son bénéfice au troisième trimestre.
"Les suppressions concerneront la totalité des 856 employés du site de Gävle. Sur le site de Boraas, sont concernés 90 cadres sur un total de 1.037 employés", explique le groupe dans un communiqué.
"C'est une journée difficile pour nous. Nous devons nous séparer de nombreux salariés du secteur de la production car le travail diminue alors que nous devenons plus efficaces", commente le PDG d'Ericsson, Carl-Henric Svanberg, dans le communiqué.
En janvier, Ericsson a déjà annoncé la suppression de 5.000 emplois, dont 1.000 en Suède, la plupart à Stockholm. Il s'agissait d'économiser annuellement 10 milliards de couronnes suédoises (953 millions d'euros) à partir de la deuxième moitié de 2010.
"Ces économies (liées aux suppressions d'emplois annoncées mardi) viennent en plus des 10 milliards déjà annoncés", a déclaré à l'AFP une porte-parole d'Ericsson, Aase Lindskog.
Au 30 septembre 2009, Ericsson employait environ 86.000 personnes dans le monde, dont 18.300 en Suède.
Mardi, le groupe a affirmé que la diminution du travail était due à la commercialisation d'une "nouvelle génération de produits avec des composants technologiquement plus avancés". Ces composants impliquent "une approche simplifiée" de la production et de là dérive "une baisse du travail nécessaire".
"Nous avons examiné diverses options et fait plusieurs analyses approfondies. Dans la mesure où nous ne pouvons continuer d'employer tous les salariés de Gävle et Boraas, nous nous sommes lancés dans les négociations sur la fermeture de Gävle et les compressions à Boraas", assure pour sa part le directeur de la production et de la logistique d'Ericsson, Jan Wassenius.
Entre juillet et septembre, Ericsson a dégagé un bénéfice net de 810 millions de couronnes (79 millions d'euros), contre 2,84 milliards un an plus tôt.
Ericsson, dont le chiffre d'affaires a reculé de 6% sur un an au troisième trimestre à 46,4 milliards, a souligné en octobre que ses ventes avaient été affectées par "une demande plus faible".
Le géant suédois est plombé depuis plusieurs trimestres par les graves difficultés de sa filiale commune de téléphones mobiles avec le japonais Sony, Sony Ericsson, et par les frais engendrés par le lancement difficile de sa joint-venture avec ST Micro, ST-Ericsson, spécialisée dans le télécom sans fil.
Ericsson a annoncé le 10 novembre la fermeture d'un site de fabrication à Coventry (centre de l'Angleterre) ouvert seulement en mai, ce qui aboutira à la suppression de 700 emplois.
De son côté, ST-Ericsson a annoncé jeudi dernier envisager la suppression de 600 emplois en plus des 1.200 déjà annoncés en avril.
En avril également, Sony Ericsson avait annoncé la suppression de 2.000 emplois pour pallier la chute des ventes.