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La Grèce tente de dissiper la confusion sur ses négociations avec la troïka

Publié le 25/10/2012 21:35

La Grèce a tenté jeudi de dissiper le flou sur l'avancement de ses négociations avec ses créanciers internationaux en affichant sa détermination à lancer le train de rigueur qu'ils réclament, en dépit du rejet de certaines de ces mesures par la gauche gouvernementale.

Ce nouveau paquet d'économies et de réformes discuté depuis quatre mois avec la troïka représentant l'UE, la BCE et le FMI, sera "bien sûr" présenté au Parlement la semaine prochaine, a affirmé le ministre des Finances, Yannis Stournaras à sa sortie d'une réunion avec le Premier ministre conservateur, Antonis Samaras.

Admis plus tôt dans la matinée à l'hôpital pour un coup de fatigue qu'il a imputé à "un virus et au surmenage", M. Stournaras s'employait ainsi à dissiper la confusion qu'il avait provoquée la veille, en annonçant prématurément un accord sur le règlement du problème grec qu'UE et FMI avaient démenti dans la foulée.

"Nous n'avons pas de marge de manoeuvre" pour retarder davantage l'adoption du plan, centré sur des économies budgétaires de 13,5 milliards et dont dépend la reprise du versement des prêts UE-FMI promis au pays, dont les caisses seront à sec le 16 novembre, a insisté M. Stournaras.

Le Premier ministre a donné pour consigne au haut fonctionnaire qui devait participer à une réunion préparatoire des responsables de la zone euro à Bruxelles jeudi soir (euroworking group) de dire que "le gouvernement va de l'avant", a-t-il ajouté.

Mais le petit parti de gauche Dimar, partenaire de la coalition gouvernementale, a maintenu dans la soirée, à l'issue d'une réunion de crise, son refus d'avaliser les mesures de dérégulation du marché du travail inclues dans le nouveau train de redressement.

Son comité exécutif a indiqué avoir décidé "à l'unanimité de refuser les propositions de la troïka". "Nous appelons les partenaires européens à retirer ces exigences qui mettent à bas droits et acquis" , a-t-il ajouté dans un communiqué.

Selon M. Stournaras, qui s'exprimait avant cette annonce, la position du Dimar "est la seule épine qui reste, pour que nous ayons un accord".

Mais il a laissé entendre que les deux autres composantes de l'exécutif, conservateurs et socialistes, étaient prêtes à avancer seule, même si "ce ne serait pas bien que l'un des partis (de la coalition) ne participe pas à cet accord".

Pour faire passer le texte, le gouvernement a besoin de la majorité des députés présents, avec un minimum de 120 députés (sur 300), ou de la majorité absolue de 151 sièges en cas de vote de confiance.

Pour l'instant, l'exécutif emmené par le conservateur Antonis Samaras dispose théoriquement de 176 voix (127 sièges de la Nouvelle Démocratie, 33 du Pasok socialiste et 16 du Dimar) et pourrait se passer du soutien du Dimar, mais au prix d'une perte de légitimité alors que les mesures associant coupes dans les salaires et pensions et hausses d'impôts ont relancé la bronca sociale.

Côté socialistes, des voix s'élèvent aussi contre certains aspects du nouveau tour de vis, dont les privatisations tous azimuts prévues. M. Stournaras devait s'entretenir dans la soirée avec des représentants du Pasok.

Le ministre du Travail, Ioannis Droutsis, a pour sa part défendu sa copie devant le Parlement, estimant que la partie grecque avait sauvé ce qui pouvait l'être à l'issue d'une "rude négociation".

Il a notamment exclu une compression supplémentaire du salaire minimum, précisé que les baisses prévues d'indemnités de licenciements ne frapperaient que quelques hauts salaires, et estimé avoir défendu la portée des conventions collectives face aux pressions contraires de la troïka.

Une source du ministère des Finances a par ailleurs minimisé le cafouillage survenu la veille, avec le démenti par la Commission européenne et le Fonds monétaire international qu'un accord avait été trouvé, comme venait de l'annoncer M. Stournaras, pour octroyer à la Grèce le sursis de deux ans qu'elle réclame pour son ajustement budgétaire.

"Nous n'avons pas formellement reçu l'extension mais tous les scénarios sur lesquels nous travaillons avec la troïka portent sur quatre ans", renvoyant à 2016 contre 2014 le terme du programme, a indiqué cette source à l'AFP.

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