La Maison Blanche a préparé son budget pour 2014 sur la base d'un déficit de 744 milliards de dollars, soit 4,4% du PIB, a annoncé mercredi un responsable américain, quelques heures avant la publication du document complet par l'administration du président Barack Obama.
Ce chiffre pour la période du 1er octobre 2013 au 30 septembre 2014 représenterait une baisse par rapport à l'année budgétaire 2013, qui devrait s'achever fin septembre prochain sur un déficit de 5,5%, selon les dernières projections en date de l'exécutif.
Ces 744 milliards restent largement théoriques puisque la proposition de budget de M. Obama est à la merci de ses adversaires républicains, majoritaires à la Chambre des représentants. Ces élus n'ont pas caché leur scepticisme vis-à-vis des orientations ayant déjà filtré.
L'objectif de 4,4% poursuivrait le rééquilibrage des comptes publics après une série d'années dans le rouge dues en grande partie à la récession de 2007-2009: l'exercice budgétaire 2012 s'était clos sur un déficit de 7%, celui de 2011 sur 8,7% et celui de 2010 sur 9%.
La Maison Blanche a déjà évoqué la semaine dernière le but, en combinant coupes dans les dépenses et hausses d'impôts, de réduire le déficit de 1.800 milliards de dollars, étalés sur dix ans: deux tiers viendraient de coupes et un tiers de nouvelles recettes. Le déficit passerait ainsi à 2,8% en 2016 et 1,7% en 2023.
Selon le responsable, les dépenses totales du budget fédéral pour l'exercice 2014 tel que proposé par le président Obama seraient de 3.770 milliards de dollars, soit légèrement moins que dans sa demande de 2012, 3.800 milliards.
L'exécutif américain n'a pas révélé dans l'immédiat ses autres projections pour l'année budgétaire 2014, comme les chiffres de la croissance et du chômage. M. Obama doit s'exprimer depuis la Maison Blanche à 11h00 (15h00 GMT), peu avant la publication du document complet.
Lors de son allocution hebdomadaire samedi, M. Obama avait affirmé que son budget avait pour objectif de revitaliser la classe moyenne, thème de sa campagne victorieuse de réélection en 2012 et de son discours sur l'état de l'Union début février.
"Notre priorité en tant que nation, et ma priorité en tant que président, est de tout faire pour faire redémarrer le moteur de la croissance: il faut une classe moyenne prospère", avait-il assuré.
La Maison Blanche a fait savoir que M. Obama allait tenter d'amadouer les républicains, hostiles à toute hausse d'impôts, en leur offrant des concessions dans le domaine des programmes sociaux chers à son parti démocrate.
Toutefois, à vouloir satisfaire tant les conservateurs que les progressistes, M. Obama s'est attiré les foudres des deux camps.
Le président républicain de la Chambre John Boehner, qui a négocié depuis 2011 avec M. Obama sur les questions budgétaires avec des résultats très limités, a accueilli la proposition de l'exécutif sans enthousiasme.
De son côté, l'aile gauche du parti démocrate a protesté contre l'idée, entérinée par M. Obama, de retenir un calcul moins avantageux pour ajuster les prestations sociales à l'inflation.
La publication du budget de M. Obama intervient deux mois après la date normalement requise par la loi, un retard justifié par la Maison Blanche par les affrontements entre républicains et démocrates du Congrès sur les questions budgétaires depuis la réélection du président.