Les victimes d'un conseiller financier qui leur a soutiré 50 millions de dollars dans une fraude "à la Ponzi" ont déposé vendredi une plainte en nom collectif contre la Banque Royale du Canada, l'accusant d'avoir fermé les yeux sur le délit, a rapporté la chaîne CBC.
Les investisseurs floués à l'origine du recours reprochent aux employés d'une succursale montréalaise de la banque d'avoir offert à l'homme d'affaires Earl Jones un statut privilégié qui lui a permis de les frauder sans que ses transactions soient examinées.
Jones a plaidé coupable le mois dernier d'avoir trompé 158 investisseurs en puisant dans l'argent qu'ils lui avaient confié pour s'en servir à des fins personnelles et payer les intérêts promis à certains clients.
"Earl Jones n'aurait pas pu mener une fraude à la Ponzi au détriment des plaignants sans la négligence et l'aveuglement volontaire de la Banque Royale", affirme la plainte.
Ses auteurs souhaitent récupérer toutes les sommes qui ont été déposées sur le compte de Jones entre 1981 et 2008, soit 40 millions de dollars.
Dans une déclaration citée par CBC, la Banque Royale affirme avoir été elle aussi victime du fraudeur. "Jusqu'à 2009, il n'y avait rien qui laissait penser que M. Jones était quoi que ce soit d'autre qu'un homme d'affaires légitime et prospère", a dit l'institution.
Earl Jones a été interpellé l'été dernier après que ses clients, inquiets de ne plus avoir de ses nouvelles, ont alerté les autorités financières.
Il connaîtra sa peine le 15 février.
Une pyramide de Ponzi est une escroquerie dite cavalerie, basée sur une course permanente entre la collecte de nouveaux fonds et des paiements visant à donner confiance aux investisseurs.