Les dirigeants des huit puissances les plus riches (G8) ont jugé mercredi, lors d'un sommet à L'Aquila en Italie, que l'économie mondiale se stabilisait, tout en mettant en garde contre les conséquences de la crise sur l'emploi.
"La situation reste incertaine et des risques importants continuent de peser sur la stabilité économique et financière", ont-ils écrit dans une déclaration commune sur l'économie, en relevant dans le même temps "des signes de stabilisation, et notamment une reprise des marchés boursiers".
Mais "les effets de la crise économique sur les marchés du travail peuvent remettre en cause la stabilité sociale", ont-ils mis en garde dans cette déclaration obtenue par l'AFP.
Pour les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Canada et le Japon, il est "nécessaire" de préparer des "stratégies de sortie" des plans de soutien, accompagnées d'une "viabilité budgétaire à moyen terme" pour contrer l'explosion des déficits publics.
Sur la question du pétrole, les dirigeants ont appelé les pays producteurs et consommateurs de pétrole à "améliorer la transparence et renforcer leur dialogue afin de réduire la volatilité excessive du marché". Ils ont enfin affirmé qu'ils ne peuvent "continuer de tolérer" l'évasion fiscale.
Lors de leur sommet de trois jours qui sera élargi jeudi et vendredi au G5 (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique), à la Corée du Sud, l'Australie et l'Indonésie, puis à des pays africains, les dirigeants devaient aussi évoquer la lutte contre le réchauffement climatique.
Selon une source européenne, les principales économies mondiales, regroupées au sein du Forum des principales économies (MEF) et qui représentent 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont renoncé à leur objectif de les diviser par deux d'ici 2050.
"Il y a un très fort engagement (de leur part) à réduire de façon substantielle les émissions mondiales d'ici 2050, mais il n'y a pas de 50%", a indiqué cette source à l'AFP. En revanche, l'objectif d'une limite de réchauffement à +2° est maintenue, selon un négociateur occidental.
Le MEF comprend le G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie), le G5 (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique), la Corée du Sud, l'Australie et l'Indonésie. Il se réunit jeudi à L'Aquila sans le président chinois Hu Jintao qui a regagné la Chine en raison des émeutes qui secouent la région du Xinjiang.
La crise en Iran, après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, la Corée du Nord et la non-prolifération nucléaire sont aussi au menu du G8. La Corée du Nord va subir "un fort message de condamnation", a dit le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, mais les "conditions" d'une condamnation de l'Iran "ne sont pas réunies pour le moment".
Selon le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, le G8 devait aussi lancer une initiative contre la faim dans le monde de "10 à 15 milliards" de dollars.
Plusieurs ONG ont réclamé mercredi que les pays riches complètent de manière urgente de quelque 23 milliards de dollars l'enveloppe financière totale de 50 milliards promise en 2005 à l'Afrique.
Le G8, initialement prévu en Sardaigne, a été organisé à L'Aquila, dans le centre de l'Italie, en signe de solidarité avec ses habitants, victimes d'un séisme en avril qui y a fait 299 morts. Plusieurs pays, dont le Japon et le Canada, ont annoncé une aide à la reconstruction de la région.
Pendant le sommet, des épouses de plusieurs dirigeants ont été reçues par le pape Benoît XVI, selon le Vatican.