Investing.com - Dans le contexte du Brexit, la Livre, et plus particulièrement la paire GBP/USD, est une des devises qui a compté par les plus volatiles et les plus surveillées par les traders du Forex cette année, et les perspectives se sont récemment améliorées après plusieurs mois d’inquiétudes.
En effet, la solide victoire des conservateurs et de Boris Johnson aux élections générales au Royaume-Uni ce mois-ci devrait ouvrir la voie à la ratification d'un accord de divorce en janvier.
Cependant, après ce soulagement, d’autres inquiétudes pourraient assombrir l’avenir du GBP/USD.
C’est ce qu’explique Nordea Markets dans une récente note d’analyse :
"Il semble que les marchés n'ont pas encore pris la pleine mesure des difficultés attendues concernant la phase deux des négociations sur les futures relations commerciales (même si la livre sterling a connu une certaine faiblesse cette semaine)" relève la banque.
"Nous voyons donc des risques de baisse pour la livre sterling dans les prochains trimestres - en partie en raison de ces négociations de la deuxième phase, en partie à cause de la faiblesse persistante de l'économie (en particulier sur le marché du travail)".
"Nos perspectives prudentes sur la livre sterling semblent également plus conformes au marché des options qui est clairement positionné pour la faiblesse de la livre sterling en 2020".
En dehors du Brexit, la politique monétaire de la banque d’Angleterre pourrait également influencer l’évolution de la Livre l’année prochaine.
A ce sujet, les analystes de Nordea Markets s'attendent à ce que la BoE reste en attente en 2020.
"Nous ne croyons pas à la "promesse" de Boris Johnson selon laquelle un accord de divorce ratifié devrait en soi entraîner un boom des investissements, ce qui pourrait provoquer une hausse des taux. Au contraire, nous attendons de la BoE qu'elle adopte une approche attentiste, car elle attend l'impact économique de la clarté de l'accord de divorce ainsi que le déroulement des négociations de la phase deux » explique Nordea.
"Certains acteurs du marché ont spéculé sur une prochaine baisse des taux de la BoE au cours des six derniers mois environ. A notre avis, cependant, une baisse au moins en janvier peut être presque complètement exclue en raison d'obstacles de calendrier (la réunion de janvier se tient la veille du jour de sortie, le 31 janvier)".
"A plus long terme, la BoE trouvera aussi probablement un certain réconfort dans un modeste rebond de la croissance au premier trimestre, et compte tenu de la fonction de réaction de la BoE ces dernières années face à l'incertitude de Brexit, on peut estimer qu’ils préfèreront être patients plutôt que d'agir par précaution."
La banque note cependant qu’une inconnue substiste en ce qui concerne le choix de celui qui remplacera le gouverneur Carney à la fin du mois de janvier.
« Comme on a pu le constater après le référendum de 2016, Carney n'a pas précipité la BoE dans de grands changements, mais un nouveau gouverneur pourrait adopter une approche plus prudente (c'est-à-dire réduire les taux) comme l'a fait, par exemple, la Fed en 2019".
Dans ce cas, il faudra également s’attendre à un impact fortement baissier sur le GBP.