Soldes Black Friday ! Réduction exceptionnelle sur InvestingProObtenez jusqu'à -60 %

Grèce: accord avec la zone euro, au prix de lourds sacrifices pour Athènes

Publié le 13/07/2015 13:16
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européne Donald Tusk à leur arrivée pour une conférence de presse sur la Grèce le 13 juillet 2015 à Bruxelles (Photo THIERRY CHARLIER. AFP)

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européne Donald Tusk à leur arrivée pour une conférence de presse sur la Grèce le 13 juillet 2015 à Bruxelles (Photo THIERRY CHARLIER. AFP)

Les Européens ont conclu lundi un accord pour négocier un troisième plan d'aide à la Grèce, au prix de très lourds sacrifices pour le pays, prélude à de longues tractations durant lesquelles la zone euro devra gérer l'urgence et maintenir sous perfusion une économie exsangue.

"Le Grexit a disparu", a déclaré à l'AFP le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à l'annonce de cet accord arraché de haute lutte, après 17 heures de négociations marathon, les chefs d'Etat et de gouvernement des 19 pays de la zone euro ayant dû surmonter de profondes divisions dans leurs rangs et renouer un dialogue brisé avec Athènes.

Le Premier ministre Alexis Tsipras réclamait un accord in extremis pour sauver les banques grecques, à cours de liquidités, et éviter un effondrement financier du pays. Lundi, il a salué un "accord difficile", mais qui pour lui garantit la "relance" de l'économie.

Dans l'urgence, la zone euro, dont les ministres des Finances se réunissent une nouvelle fois lundi à Bruxelles, va devoir trouver les moyens d'assurer un "pont" pour financer le pays à court terme, jusqu'au déblocage des fonds.

Au total, le plan de sauvetage, le troisième pour la Grèce depuis 2010, est chiffré entre 82 et 86 milliards d'euros.

Le pays ne survit pour le moment que grâce aux liquidités injectées par la Banque centrale européenne, qui attendait un signal politique de Bruxelles pour décider lundi de maintenir ou non cette aide d'urgence.

- Accord 'laborieux' -

Devant la presse, Jean-Claude Juncker a reconnu que l'accord avait été "laborieux", espérant que des négociations pourraient s'ouvrir "en fin de semaine" afin de le concrétiser.

D'ici là, le Parlement grec aura dû voter, probablement mardi ou mercredi, les réformes, sévères et très impopulaires, réclamées par les créanciers en échange de ce sauvetage, portant notamment sur une hausse de la TVA, une réforme des retraites, des privatisations et de l'office des statistiques.

Les parlements de plusieurs pays, dont le Bundestag allemand, devront eux aussi se prononcer dans la semaine. "Quand ils auront fait cela, nous aurons alors une décision plus formelle" pour démarrer les négociations, a précisé lundi le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

Mais si une étape majeure a été franchie après six mois de négociations tumultueuses entre le gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras et ses partenaires européens, beaucoup reste à faire pour relancer l'économie grecque.

La chancelière Angela Merkel, inflexible vis-à-vis d'Athènes tout au long des discussions, a prévenu que le chemin serait "long" et "difficile" pour que la Grèce renoue avec la croissance.

Le président français François Hollande, dont le pays était l'un des plus souples, a salué le choix "courageux" d'Alexis Tsipras.

Toute la nuit, les chefs d'Etat et de gouvernement avaient poursuivi leurs tractations pour tenter de boucler un compromis permettant de maintenir la Grèce dans l'euro.

A l'aube, un accord s'était dessiné, soumis aux 19 dirigeants, sur la liste des exigences réclamées à Athènes.

Mais pas suffisant pour que le gouvernement grec cède, alors que des milliers de tweets l'appelaient, sous le hashtag "Thisisacoup" (C'est un coup d'Etat), à résister aux diktats des créanciers du pays.

Principal point de blocage, la Grèce rejetait l'idée de créer, hors du pays, un fonds regroupant des actifs grecs à hauteur de 50 milliards d'euros pour garantir les privatisations promises. Alexis Tsipras a finalement cédé, mais il a obtenu que ce fonds soit installé à Athènes.

En fin de nuit, le sort de la Grèce s'est finalement joué à quatre, entre Angela Merkel, François Hollande, le président du Conseil européen Donald Tusk et Alexis Tsipras.

- Pas de Grexit temporaire -

Le texte final ne prévoit pas de sortie temporaire de la Grèce de la monnaie unique, comme évoqué noir sur blanc dimanche dans un projet des ministres des Finances de la zone euro qui avait relancé l'hypothèse du Grexit, redouté par l'ensemble des dirigeants européens.

Mais le gouvernement Tsipras aura maintenant fort à faire pour amadouer son opinion publique, à laquelle il avait promis de rompre avec l'austérité et les diktats des bailleurs de fonds.

Or les réformes à présent réclamées par les créanciers de la Grèce sont encore plus sévères que celles qui ont été rejetées massivement par 61% des électeurs lors du référendum du 5 juillet.

Pour se garder une marge de manoeuvre, le Premier ministre a dû se rapprocher de l'opposition, au prix de dissensions internes à son parti Syriza, ce qui laisse craindre une nouvelle crise politique.

"Avec un pistolet sur la tempe, toi aussi tu serais d'accord", a lâché, pour justifier les concessions, une source gouvernementale grecque.

Les heures étaient de fait comptées pour la Grèce, soumise à un contrôle des capitaux et dont les banques sont fermées depuis le 29 juin.

Sur le front européen, le chef du gouvernement grec a dû tout mettre en oeuvre pour rebâtir la confiance qui s'est brisée envers Athènes.

Les discussions sur le sort de la Grèce ont aussi mis à rude épreuve le reste de la zone euro, en particulier le couple franco-allemand.

Alors que François Hollande assurait vouloir "tout faire" pour garder la Grèce dans l'euro, pour la chancelière allemande Angela Merkel, il n'était pas question au contraire d'un accord "à n'importe quel prix".

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés