La Bourse de Paris accélérait nettement le rythme lundi en fin de matinée (+1,51%), après une ouverture stable, capitalisant sur les avancées du sommet de Bruxelles vendredi dernier, dans l'attente d'une possible baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE).
A 11H28 (09H28 GMT), l'indice CAC 40 prenait 48,41 points à 3.245,06 points, dans un volume d'échanges de 1,243 milliard d'euros. Il avait brièvement repris son souffle à l'ouverture, après avoir bondi de 4,75% vendredi.
Le marché parisien poursuivait finalement sur sa lancée lundi, aidé par la forte hausse des valeurs bancaires.
"Tout n'est pas résolu mais un grand pas en avant a été effectué en Europe", souligne Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Symbole de la meilleure humeur des marchés, les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie poursuivaient leur détente lundi matin sur le marché obligataire.
Les investisseurs ont applaudi vendredi l'accord obtenu à Bruxelles, qui propose l'intervention des fonds de secours pour aider les pays en difficultés, l'esquisse d'une union bancaire et un pacte de croissance.
Il reste toutefois encore des inconnues, en particulier quant au lancement du nouveau fonds de secours (MES) et à son fonctionnement. Les investisseurs pourraient en savoir plus lors d'un Eurogroupe lundi 9 juillet.
En outre, "le marché anticipe un geste de la BCE", ajoute le vendeur d'actions, dans la perspective de la réunion de politique monétaire jeudi de la Banque centrale européenne.
La plupart des analystes s'attendent à ce que la BCE baisse son taux directeur, au moment où l'activité économique patine sérieusement en zone euro alors que l'inflation reste maîtrisée.
"Le soulagement constaté vendredi après un sommet européen plus efficace que nombre d'entre eux précédemment ne se poursuivra que si les pays européens mettent rapidement en oeuvre les promesses d'une meilleure gouvernance formulées vendredi", estiment les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.
Nouveau record pour le chômage
Les indicateurs européens restaient par ailleurs préoccupant. Le taux de chômage dans la zone euro a atteint en mai un nouveau record, à 11,1% de la population active, tandis que l'activité du secteur manufacturier a enregistré en juin sa plus forte contraction trimestrielle depuis trois ans, selon Markit.
Les marchés surveilleront désormais aux Etats-Unis les dépenses de construction pour mai et l'indice ISM d'activité dans l'industrie pour juin (16H00).
Les valeurs bancaires tiraient le marché parisien vers le haut, à l'image de BNP Paribas (+5,36% à 31,96 euros), Natixis (+5,10% à 2,23 euros) et Société Générale (+3,34% à 19,03 euros). Crédit Agricole (+8,47% à 3,77 euros) profitait d'informations de presse évoquant entre autres la possible vente de sa filiale grecque Emporiki.
GDF Suez perdait 0,72% à 18,62 euros. Le gouvernement réfléchit à un gel des tarifs du gaz, ce qui irait à l'encontre du souhait du groupe d'une hausse de 5% en juillet, selon Les Echos.
PSA Peugeot Citroën (+0,49% à 7,79 euros) et Renault (+2,47% à 32,22 euros) redressaient la barre après un début de séance en baisse, alors que les immatriculations de voitures neuves en France ont connu un léger recul de 0,9% en juin.
Enfin, ST Dupont chutait (-4,88% à 0,39 euro) après avoir enregistré un bénéfice net en recul d'un tiers sur son exercice décalé 2011-2012 clos le 31 mars, malgré des ventes en nette hausse.