La Bourse de Paris a fait preuve de fragilité cette semaine et affiché un bilan négatif (-2%) dans un marché attentiste à l'approche de la fin de l'année et en proie aux doutes quant à la solidité de la reprise économique.
L'indice vedette de la place parisienne a clôturé vendredi à 3.729,36 points, soit un repli de 76 points sur la semaine. Depuis le début de l'année, le CAC 40 s'est adjugé près de 16%.
La Bourse piétine car "il n'y a ni suffisamment de mauvaises nouvelles pour sortir du marché, à savoir vendre, ni suffisamment d'éléments positifs pour y rester, soit acheter", a résumé une note de la société de courtage Global Equities.
Ce sentiment d'hésitation a parfaitement illustré la semaine d'autant que, traditionnellement, à l'approche de la fin de l'année, les opérateurs évitent de prendre des risques et préfèrent conserver leurs positions.
L'attentisme des intervenants s'est d'ailleurs manifesté par des volumes d'échanges très limités tout au long des séances.
"Le marché est actuellement confronté à une triple problématique qui le freine dans sa progression entamée cet été: interrogations sur les stratégies de sortie de crise, sur la solvabilité des Etats avec l'aggravation des déficits publics et une absence d'éléments moteurs", a expliqué Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Ces interrogations engendrent de l'incertitude sur la qualité de la reprise économique et pénalisent le potentiel de hausse du marché, indique-t-on dans les salles de marché.
En outre, le fait que l'indice bute sur de nombreux seuils de résistance technique aux alentours des 3.850 points -- niveau autour duquel il évoluait en début de semaine -- a tiré le marché vers le bas tout comme la publication de statistiques macroéconomiques moins bonnes que prévu.
"En conséquence, les prises de bénéfices ont dominé cette semaine, il ne s'agit pas pour autant d'un retournement de tendance mais d'une prolongation de la période de consolidation", a indiqué un opérateur parisien.
La semaine écoulée a été riche en indicateurs économiques majeurs qui se sont dans l'ensemble révélés moins bons que prévu, notamment dans l'immobilier aux Etats-Unis, secteur très surveillé par la Bourse car à l'origine de la crise financière.
Au chapitre des statistiques, les prévisions de l'OCDE jeudi n'ont pas réussi à réconforter les opérateurs. Même si les prévisions de l'Organisation sont plus favorables que précédemment, la plus grande prudence s'impose car cette croissance ne permettra pas d'endiguer le chômage, a prévenu l'Organisation. Tout risque d'un repli de la consommation dans le sillage d'une augmentation du chômage est très mal interprété par les marchés financiers.
La semaine prochaine devrait être plus calme en raison d'un jour férié lundi au Japon mais surtout de la journée de Thanksgiving jeudi aux Etats-Unis avec la fermeture de tous les marchés et un fonctionnement au ralenti le vendredi.
Quelques indicateurs importants sont toutefois attendus, notamment le niveau de confiance des consommateurs américains pour novembre et la deuxième estimation du PIB pour le troisième trimestre ainsi que les commandes de biens durables pour octobre aux Etats-Unis.