La Bourse de Paris va continuer la semaine prochaine à être ballottée au gré des résultats d'entreprises mais devrait encore profiter d'un environnement confiant et surtout du désir des investisseurs de participer à la reprise du marché actions.
Au cours de la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a fait quasiment du surplace (-0,12%) et terminé à 3.773,53 points. Mais depuis le 1er janvier, il s'affiche en hausse de 3,64%.
Le marché parisien s'intéressera en priorité la semaine prochaine aux publications d'entreprises, en l'absence d'indicateurs macroéconomiques significatifs.
La réunion mensuelle de la Banque centrale européenne (BCE) devrait toutefois créer jeudi un sursaut d'intérêt, même si les investisseurs s'attendent à un statu quo sur le taux directeur européen, toujours à son plus bas niveau historique.
Une fois de plus ce sera le discours du président Mario Draghi sur l'évolution de la zone euro qui sera guetté et constituera l'élément clé de la semaine, alors que l'euro a connu de nouveaux sommets vendredi en atteignant 1,37 dollar.
Pour Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse, "le marché croit à la reprise, c'est son moteur et il profite d'un retour en masse d'investisseurs qui ne veulent surtout pas rater le train de la hausse et se repositionnent sur les actifs risqués et notamment sur les titres qui ont été délaissés en 2012".
Cet état d'esprit permet aux opérateurs d'ignorer facilement les mauvaises nouvelles et les déceptions. Ainsi la croissance moins élevée que prévu de l'économie américaine fin 2012 n'a pas crée de véritable trou d'air et a été vite absorbée tout comme certaines publications moins bonnes que prévu et un taux de chômage américain en hausse.
Ce qui fait dire à de nombreux opérateurs que la bonne orientation du marché est fragile, car liée à des facteurs psychologiques avec des investisseurs qui "se persuadent eux-mêmes" du redressement de la cote, même si les fondamentaux ne sont pas au rendez-vous.
"D'ailleurs le risque de basculement est présent et nombre de gérants marchent sur des oeufs", précise M. Pichard.
"Il existe effectivement un décalage entre les performances économiques molles notamment en Europe et la fermeté du marché actions qui profite de l'éloignement des facteurs de risques, de la politique de soutien des banques centrales dans le monde et d'un important flux de liquidités", résume Yves Maillot, directeur du pôle d'expertise actions européennes de Natixis AM.
"Grâce à la quasi disparition des scénarios catastrophe (dans la) zone euro le marché progresse, bien que concrètement sur le terrain la situation économique mondiale reste toujours sujette à interrogations", renchérit Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel.
Les indicateurs soufflent en effet toujours le chaud et le froid. Aux Etats-Unis le redressement se confirme mais à un rythme plus lent que prévu et en Chine l'atterrissage en douceur semble sur la bonne voie. L'Europe reste en revanche le maillon faible puisque de mauvais indicateurs sont encore attendus ce trimestre avant une stabilisation au 2e trimestre et un redressement prévu seulement pour cet été.
Du coté des entreprises, les publications aux Etats-Unis sont dans l'ensemble satisfaisantes avec deux tiers des résultats supérieurs aux attentes du consensus. En Europe, les bonnes surprises ont concerné pour le moment trois quart des publications, note M. Pichard.
Au niveau de l'environnement économique, quelques soubresauts sont toutefois à attendre prochainement avec les élections italiennes et un scandale de corruption en Espagne qui touche des membres du gouvernement.
Au calendrier de la semaine on note la réunion de la BCE et quelques statistiques macroéconomiques dans la zone euro (prix à la production industrielle, commerce de détail)
Aux Etats-Unis, on surveillera les commandes industrielles de décembre, l'indice ISM d'activité dans les services sur janvier, la productivité au 4e trimestre et le crédit à la consommation.