La Bourse de Paris, qui a confirmé sa dynamique haussière cette semaine grâce à l'accord arraché sur la Grèce, va continuer à suivre de très près le débat sur le budget aux Etats-Unis tout en gardant un oeil sur un agenda macroéconomique chargé des deux côtés de l'Atlantique.
Durant la semaine écoulée, le CAC 40 a pris 0,81% et terminé vendredi à 3.557,28 points dans de faibles volumes d'échanges. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent désormais 12,58%.
"Les dernières séances auront été marquées par de nouvelles avancées en zone euro avec l'accord sur l'allègement de la dette grecque et la validation par la Commission européenne du plan de restructuration des banques espagnoles", souligne Jean-Louis Mourier, analyste chez Aurel BGC.
Les créanciers de la Grèce (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne) se sont entendus, dans la nuit de lundi à mardi, pour que la dette du pays soit ramenée à 124% du Produit intérieur brut d'ici 2020 et sur le versement tant attendu d'une aide vitale pour le pays au bord de la faillite.
Mercredi, Bruxelles a donné son feu vert au plan de restructuration de quatre banques espagnoles nationalisées, dont Bankia, qui bénéficieront d'une aide de 37 milliards d'euros.
Pour Yves Maillot, directeur de la branche "actions européennes" chez Natixis AM, "ces solutions ne sont pour l'instant destinées qu'à gagner du temps mais on voit bien qu'en parallèle, l'Europe cherche plus de convergence fiscale et budgétaire, ce qui renforce le climat de confiance des investisseurs".
Ces avancées ont conduit à une nette détente des taux espagnols et italiens. Ces derniers sont tombés sous le seuil des 4,5% pour la première fois depuis décembre 2010.
Parallèlement, la Banque centrale européenne continue à envoyer des messages rassurants se disant encore prête à intervenir "si nécessaire" pour préserver l'euro. A cet égard, sa réunion mensuelle, jeudi, sera suivie de près par les intervenants même si aucune réelle surprise n'est attendue.
"Nous tablons sur un statu quo sur les taux directeurs. La BCE va rechigner à les baisser tant que le crédit interbancaire n'aura pas vraiment redémarré. Plus généralement, après la salve de mesures annoncées par l'institution ces derniers mois, la balle est désormais dans le camp des gouvernements", estime M. Mourier.
Le marché parisien vivra de nouveau au rythme du débat sur le budget américain.
L'administration Obama a proposé au président de la Chambre des représentants, John Boehner, d'éviter "le mur budgétaire" (une hausse des impôts et une baisse drastique des dépenses publiques au 1er janvier) en levant 1.600 milliards d'impôts supplémentaires sur les dix prochaines années, un projet immédiatement taxé de "ridicule" par le camp républicain.
"Les investisseurs tablent sur une issue favorable. Mais si le compromis n'est qu'à minima, il pourrait y avoir rapidement une déception sur les marchés", note M. Maillot.
Privés de publications d'entreprises, les investisseurs se concentreront dans les prochains jours sur l'agenda macroéconomique assez chargé des deux côtés de l'Atlantique.
En zone euro, sont attendus les indices PMI d'activité et, aux Etats-Unis, les indicateurs ISM dans l'industrie et les services, les commandes industrielles, l'enquête ADP et le rapport officiel sur l'emploi en novembre.
"Les créations d'emplois devraient être nettement inférieures à celles du mois dernier car impactées par l'arrêt de l'activité dans certaines régions après le passage de l'ouragan Sandy", souligne M. Mourier.
Malgré cela, la tendance devrait rester, sauf accident majeur, positive la semaine prochaine pour Richard Acworth d'Henderson Global Investors.
"Certains fonds ont adopté pendant la majeure partie de l'année une attitude prudente et disposent désormais de liquidités importantes. Ils sont passés à côté de la forte reprise sur les marchés actions à la fin de l'été et pourraient donc essayer de se rattraper en investissant en masse en cette fin d'année", estime l'analyste.