La Bourse de Paris a célébré cette semaine les résultats trimestriels meilleurs qu'attendu de plusieurs entreprises américaines phare, avec un rebond de 7,31% du CAC 40 qui a mis fin à plus d'un mois de baisse.
L'indice vedette de la place parisienne a aligné cinq séances de hausse sur la semaine écoulée pour terminer vendredi à 3.218,46 points, ce qui lui a permis d'effacer la totalité de ses pertes depuis le début de l'année.
Depuis le 1er janvier, il est désormais en hausse de 0,01%.
"On l'a enfin notre échappée", s'enthousiasme Didier Chaudesaygues de Dexia Securities, attribuant à l'indice le "maillot à pois du meilleur grimpeur".
Les publications des entreprises américaines ont en effet permis au marché de renouer avec le vert et dans ce contexte, les nouvelles macroéconomiques --bonnes comme mauvaises -- sont passées au second plan. A l'exception des prévisions revues à la hausse de la Fed sur la croissance qui ont soutenu les marchés.
Dès lundi, pourtant veille de jour férié en France, le CAC 40 a fortement rebondi (+2,31%) profitant des anticipations positives sur Goldman Sachs.
Les résultats de la banque d'affaires supérieurs aux attentes ont rassuré les investisseurs, mais beaucoup attendaient d'autres résultats de banques pour se faire une opinion. Ce fut chose faite avec JPMorgan Chase jeudi, Citigroup et Bank of America vendredi.
Entre temps, les résultats d'Intel ont rassuré sur le secteur technologique et ont permis au marché de prendre près de 3% mercredi, sa meilleure séance.
"Ce sont des secteurs où l'on se doutait qu'il pourrait y avoir de bonnes surprises comme la technologie ou la finance", a toutefois tempéré Guillaume Garabédian, de Meeschaert Gestion Privée.
Une situation qui invite, selon le gérant d'actions, à surveiller les résultats à venir dans l'automobile et la distribution, des secteurs qui reflètent le moral des consommateurs.
"En termes de performance, le rebond est assez remarquable mais en termes de volumes, il n'y a rien d'extraordinaire", a-t-il souligné.
Les volumes étaient inférieurs à 2 milliards d'euros en début de semaine, en raison du pont du 14 juillet, et n'ont jamais dépassé ensuite les 3 milliards.
En outre, ce rebond vient après une forte baisse la semaine passée (-4,37%) qui avait traduit la défiance des investisseurs.
Il peut donc refléter la venue d'investisseurs qui ont peur de "rater le coche", autrement dit un rebond boursier, comme celui qui a eu lieu entre mars et mai sur les places mondiales.
A défaut de se traduire en volumes, le retour de ces investisseurs a été notable sur certaines valeurs, le marché favorisant cette semaine les titres les plus risqués du secteur automobile et financier et délaissant les valeurs défensives, moins sensibles à la conjoncture.
Après ces séances de reprise, "ce qui va être très important désormais, ce sont les perspectives données (par les entreprises, ndlr) pour les troisième et quatrième trimestre", a rappelé M. Garabédian.
Autre point à surveiller: l'évolution du chômage aux Etats-Unis. Si la perspective d'un taux à deux chiffres n'inquiète pas outre mesure, la situation deviendrait problématique si elle durait, souligne le gérant.
La semaine prochaine, une flopée de résultats sera publiée aux Etats-Unis, dans de très nombreux secteurs: la banque (Morgan Stanley et Wells Fargo), l'aérien (Boeing), la technologie (Yahoo!, Apple et Amazon) et l'alimentaire (Coca Cola et Pepsico).