La Bourse de Paris a terminé en baisse jeudi, les investisseurs s'inquiétant de la situation économique en zone euro après un discours jugé pessimiste du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi.
Le CAC 40 a cédé 1,17% à 3.229,36 points. Le volume d'échanges modeste (3,290 milliards d'euros) témoigne de la prudence des opérateurs.
Sur les autres places européennes, Francfort a reculé de 0,45%, mais Londres a grignoté 0,14%. De son côté, l'indice Eurostoxx 50 a perdu 1,14%.
Le marché parisien a évolué autour de l'équilibre avant de s'installer dans le rouge peu après 15H00, dès le début de la conférence de presse de M. Draghi.
"La BCE nous a déçu. Elle confirme que l'économie de la zone euro va mal. Mais, face à cela, elle s'est contentée d'une nouvelle baisse de son taux directeur sans autre mesure de soutien", note Andréa Tueni, analyste chez Saxo Banque.
L'institut de Francfort a abaissé son taux directeur à 0,75%, contre 1% jusqu'à présent, soit son plus bas niveau historique.
Mais cette mesure est jugée insuffisante pour redonner du souffle à la zone euro empêtrée depuis deux ans et demi dans la crise de la dette et confrontée à la récession de plusieurs de ses membres.
Mario Draghi, s'est d'ailleurs montré pessimiste sur les perspectives économiques de l'union monétaire dans les mois à venir. Il a aussi balayé les espoirs de nouvelles mesures exceptionnelles.
Pour Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse, "le fait que la BCE ramène à zéro le taux de dépôts a été aussi interprété comme un signal alarmiste". Ce taux de dépôt à zéro vise à favoriser la diffusion dans l'économie des dépôts bancaires.
Les marchés ont en revanche peu réagi à la décision de la Chine de baisser pour la deuxième fois ses taux d'intérêt de référence en un mois, ce qui laisse penser que la deuxième économie mondiale ralentit plus que prévu, selon M. Murail.
Les indicateurs américains n'ont pas davantage joué sur la tendance.
Les embauches se sont accélérées en juin dans le secteur privé aux Etats-Unis, tandis que l'activité dans les services a ralenti sa progression en juin, selon l'indice ISM.
Les valeurs bancaires ont tiré le marché parisien vers le bas en raison des craintes sur l'Europe. Crédit Agricole a cédé 3,09% à 3,64 euros, BNP Paribas 2,0% à 30,40 euros et Société Générale 1,35% à 18,59 euros.
ArcelorMittal (-3,35% à 12,43 euros) et Imerys (-3,07% à 39,76 euros) ont souffert d'un abaissement de recommandation par HSBC. Veolia Environnement a enregistré la plus forte baisse de la cote (-5,79% à 9,43 euros), pénalisé par une note de la banque UBS.
EADS a perdu 1,72% à 28,50 euros. L'avion de transport militaire européen A400M ne fera pas de démonstrations en vol au salon aéronautique de Farnborough (Grande Bretagne) en raison d'un problème de moteur, a annoncé la filiale du groupe, Airbus.
A l'inverse, Vallourec (+4,07% à 33,90 euros) a progressé, bénéficiant d'une note favorable de Cheuvreux.
Sanofi a reculé d'1,38% à 60,09 euros. Le groupe a annoncé une réorganisation dans la recherche, la production de vaccins et les fonctions support, sans préciser son impact sur les effectifs, mais les syndicats y voient "un nouveau plan de restructuration" pouvant toucher 1.200 à 2.500 postes en France.
GDF Suez a reculé de 1,27% à 18,32 euros. Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a affirmé que les prix du gaz n'augmenteraient pas au-delà de l'inflation, prenant le risque d'un nouveau conflit avec le groupe.