La Bourse de Paris a terminé jeudi en baisse (-1,16%), tirée vers le bas par les valeurs bancaires après la nouvelle dégradation de la note de la Grèce et par des prises de bénéfices après cinq séances de hausse.
Le CAC 40 a lâché 45 points à 3.830,82 points, dans un volume de transactions qui reste faible, de 3,176 milliards d'euros.
Les places européennes ont elles aussi terminé sur une note négative: le Footsie de Londres a cédé 1,93%, le DAX de Francfort 1% et l'Eurostoxx 50 1,19%.
Après cinq séances consécutives de hausse, la Bourse de Paris a ouvert en repli, sur des prises de bénéfices et s'est maintenue dans le rouge tout au long de la séance.
Paris a été affaiblie par les valeurs bancaires, qui ont fortement baissé après l'annonce de la dégradation de la note de la Grèce par l'agence de notation Standard and Poor's, a indiqué Jean-Philippe Muge, gérant chez SwissLife Gestion Privée.
Cette dégradation de la dette grecque, à BBB+, intervient une semaine après celle décidée par une autre agence de notation, Fitch.
Crédit Agricole, maison-mère de la banque grecque Emporiki (achetée en 2006 et dont les pertes devraient atteindre 570 millions d'euros en 2009) a été la plus touchée des bancaires. Elle a fini sur une baisse de 4,59% à 12,90 euros, plus fort recul du CAC 40. Société Générale a cédé 3,36% à 47,50 euros, BNP Paribas 1,55% à 55,16 euros et Natixis 5,01% à 3,41 euros.
"On a très peu de volume et les chiffres du chômage américain, un peu moins bons que prévu, ont accéléré le mouvement de baisse" dans l'après-midi, a ajouté Jean-Philippe Muge.
Les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont augmenté pour la deuxième semaine de suite, à 480.000, alors que les analystes tablaient sur 465.000 demandes.
La place parisienne n'a en outre reçu aucun soutien de Wall Street, qui a ouvert en baisse.
La publication d'autres indicateurs américains, meilleurs que prévu, a cependant permis de limiter les pertes à Paris en fin de séance: l'indice composite des indicateurs économiques américains, censé préfigurer l'évolution de la conjoncture des six mois à venir, a progressé en novembre pour le huitième mois d'affilée, et la hausse de l'activité industrielle dans la région de Philadelphie (Est des Etats-Unis) s'est accélérée en décembre.
Mais "on s'aperçoit que le marché a du mal à casser de manière définitive la barre des 3.900 points", a noté le gérant de SwissLife Gestion Privée.
Axa a gagné 0,18% à 16,33 euros. National Australia Bank (NAB), troisième banque d'Australie, a lancé jeudi matin une offre surprise de 11,9 milliards de dollars US pour acquérir la totalité de Axa APH, déjà convoitée par le duo AMP et AXA maison-mère, qui ont proposé 11,68 milliards de dollars US.
Mais le nom du vainqueur (l'assureur australien AMP ou la banque NAB) ne changera pas grand chose pour AXA car ces deux groupes australiens ont la même logique: conserver les actifs en Australie et Nouvelle-Zélande et céder les activités dans le reste de l'Asie-Pacifique à AXA maison-mère, a expliqué un analyste parisien.
Safran, choisi par la Chine pour fournir avec l'américain General Electric les moteurs de son avion C919, futur concurrent de l'Airbus A320 et du Boeing 737, a pris 2,23% à 13,08 euros.
Renault, dont le chiffre d'affaires pourrait baisser de 17 à 18% par rapport à 2007 selon des propos de son directeur général délégué Patrick Pelata, a lâché 1,24% à 35,50 euros.