La Grèce est prête à racheter 31,9 milliards d'euros de dette à ses prêteurs, au delà de son objectif, mais a besoin que le Fonds de secours européen lui verse 1,29 milliard de plus que prévu pour boucler l'opération, a indiqué mercredi l'Agence de la dette.
Athènes a dû consentir à payer un prix moyen de 33,8 cents par euro aux banques et fonds détenteurs d'obligations souveraines grecques pour réunir 31,9 milliards d'offres de dette à racheter, a indiqué l'Agence de gestion de la dette publique (PDMA) dans un communiqué, soit plus élevé que le prix de 30 cents prévu au départ (bien plus élevé que le prix de 30 cents, NDLR).
Ceci porterait à 11,29 milliards d'euros le coût total de l'opération de rachat de dette pour l'UE et le FMI, copilotes de l'opération via le Fonds de secours européen FESF, qui avait prévu au départ de la financer à hauteur de 10 milliards d'euros.
Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent jeudi matin pour examiner le résultat de l'opération et décider de la suite à lui donner.
Mais dès mercredi après midi, les hauts fonctionnaires des Finances et du Trésor de la zone euro travailleront sur le sujet, indique le site financier grec Capital.gr.
De cette évaluation dépend la reprise de la perfusion financière du pays, à sec, avec un versement attendu de 34,4 milliards de prêts gelés depuis juin.
Mardi, un diplomate européen avait indiqué à l'AFP que la transaction en l'état devrait permettre, avec les autres mesures annoncées par la zone euro, de ramener la dette publique de la Grèce à 126,6% de son PIB en 2020, au lieu de 124% demandé par le FMI pour débloquer sa part des prêts à la Grèce.
Eurogroupe et FMI vont donc devoir trouver un accord sur les modalités finales du rachat, avant qu'Athènes ne boucle concrètement l'opération. "Si l'Etat accepte toute les offres (...), la livraison des titres du FESF aux détenteurs des obligations concernées par Athènes est attendue le 18 décembre", a précisé la PDMA.
Lancée la semaine dernière et prolongée une fois, l'opération de rachat avait été convenue fin novembre entre la Grèce et ses bailleurs de fonds UE-FMI pour aider à son désendettement, avec d'autres mesures déjà annoncées comme une réduction des taux d'intérêt des prêts consentis et un rallongement des échéances pour leur remboursement.
En contrepartie, la Grèce a adopté un nouveau train de mesures de rigueur et de redressement, la quatrième de la sévère cure d'austérité qui lui est administrée depuis 2010, et se prépare à adopter une réforme fiscale accroissant lourdement la charge des ménages.