L'économie allemande, qui a mieux résisté à la crise que ses voisines européennes, devrait évoluer à un rythme modéré au deuxième semestre malgré un environnement "difficile", a annoncé mardi le ministère allemand de l'économie.
Après une croissance "inattendue" de 0,5% au premier trimestre, le produit intérieur brut allemand a continué à croître de 0,3% au deuxième trimestre.
"Selon les indicateurs de conjoncture, cette évolution devrait rester stable au cours du deuxième semestre", a précisé dans un communiqué le ministère.
Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble s'est dit quant à lui confiant, mardi devant le parlement allemand, dans la solidité des entreprises du pays, estimant que le ralentissement observé ces derniers mois était une forme de "normalisation", dans un contexte de crise en zone euro depuis 2009.
Un certain nombre d'indicateurs ont en effet montré un essoufflement de l'économie du pays, rattrapé par la mauvaise conjoncture en zone euro.
Quoi qu'il en soit, M. Schäuble s'est montré peu inquiet concernant la situation de l'emploi, estimant peu vraisemblable une hausse importante du chômage dans les prochains mois.
Dans le détail, la production et la construction en Allemagne se sont maintenues à un niveau "remarquable" en juillet, tandis que les exportations sont restées fortes, a souligné le ministère de l'Economie dans son communiqué.
En outre, l'emploi a continué de progresser en août, ce qui a permis de soutenir le marché intérieur allemand.
"Malgré un environnement économique international difficile et une tendance récessionniste dans la zone euro, elle devrait continuer à croître, même si cela se fait dans une dynamique sensiblement modérée", a-t-il ajouté alors que l'OCDE lui a prédit la semaine dernière une légère récession au second semestre.
Néanmoins, les "risques qui pèsent sur l'économie demeurent et sont considérables", a-t-il souligné.
Selon le communiqué, la croissance au deuxième trimestre s'est aussi ralentie en dehors de la zone euro, aux Etats-Unis, en Chine, au Japon, mais également dans les principaux pays émergents.
Depuis le début d'année 2012, l'Allemagne a néanmoins continué de faire mieux que ses voisins en zone euro, dont le produit intérieur brut s'est orienté en récession au premier semestre.
Devant les députés allemands, M. Schäuble a fait valoir que l'Allemagne "avait un rôle de modèle pour beaucoup de pays européens", arguant que "croissance et réduction du déficit" allaient de pair.