Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a continué d'augmenter en juillet pour atteindre un nouveau record de 3,28 millions de personnes en métropole, mais à un rythme moindre qu'en début d'année, un "encouragement" selon le Premier ministre.
Avec 6.300 personnes de plus, il s'agit du 27e mois de hausse d'affilée (+0,2% sur un mois, +10% sur un an) dans cette catégorie la plus regardée.
Pour Jean-Marc Ayrault, ces chiffres "constituent un encouragement pour poursuivre dans la voie tracée".
Baisse des inscrits de moins de 25 ans
Dans un communiqué, le ministère du Travail relève que "la tendance à l’amélioration sur le front du chômage se confirme".
Le ministère qualifie cette progression de "modérée" et relève que l'évolution moyenne mensuelle des trois derniers mois (+7.100 en catégorie A, sans activité) est quatre fois moins élevée que celle des trois mois précédents (+31.700).
Il se réjouit en particulier de la baisse des inscrits de moins de 25 ans, pour le troisième mois de suite (-0,8% sur un mois, +6,9% sur un an).
"L'inversion de la courbe du chômage des jeunes est d'ores et déjà engagée", estime le ministère. Depuis quelques semaines, le président et ses ministres ont multiplié les déclarations de confiance sur l'inversion de la courbe promise avant la fin d'année par François Hollande.
Le mois dernier en revanche, le nombre des chômeurs de plus de 50 ans a continué de grimper (+0,6% sur un mois, +15,1% sur un an).
Autre point noir, la forte hausse du nombre d'inscrits cumulant allocation et activité réduite (catégories B et C): avec eux, le nombre de chômeurs croît de 52.200 (+1,1% sur un mois, +9% sur un an), à 4,851 millions, malgré une hausse de 10% des radiations des listes.
Outre-mer compris, il s'élève à 5,14 millions.
50.000 emplois d'avenir signés
Emplois aidés
Il s'agit d'un "ressaut important" après deux mois de stabilisation, concède le ministère, le signe d'une "montée des contrats précaires qui entraîne la bascule des chômeurs de la catégorie A vers ces autres catégories", selon l'économiste Eric Heyer, de l'OFCE.
Parler de palier serait, selon l'économiste, exagéré: "Effectivement, le nombre de chômeurs augmente moins vite depuis trois mois, mais ça continue de se dégrader".
Pour l'heure, et malgré le rebond inattendu de l'activité de +0,5% au deuxième trimestre, le secteur privé ne crée pas d'emplois, "seule façon d'inverser la courbe", selon M. Heyer.
Pire, au deuxième trimestre, 27.800 emplois privés ont encore été détruits, selon l'Insee qui prévoit une augmentation du chômage à 10,7% fin 2013 en métropole (contre 10,4% actuellement).
Rien que pour compenser l'augmentation naturelle de la population active, 120.000 créations emplois seraient nécessaires en 2013.
A court terme, le gouvernement compte donc essentiellement sur la montée en charge des emplois aidés pour tenir sa promesse. Ceux-ci pourront "au mieux permettre d'atteindre une stabilisation" du chômage, croit M. Heyer. Mais elle ne sera que "ponctuelle", le temps du "chéquier d'emplois aidés".
Pour l'UMP, ces emplois subventionnés "ne constituent qu’un pis-aller" et leur "multiplication" une "manipulation statistique". De son côté, la CGT enjoint le gouvernement d'"en finir avec les faux remèdes".
Parmi ces emplois, figurent les emplois d'avenir destinés aux jeunes peu ou pas qualifiés, principalement dans le secteur non-marchand.
La barre des 50.000 (sur un objectif de 100.000 fin 2013) a été franchie cette semaine. Rien qu'en juillet, près de 11.000 ont été signés.
Ces contrats s'ajoutent aux emplois aidés classiques, qui concernaient fin juin plus de 246.000 personnes. Leur durée a été allongée et pour 2013, le gouvernement prévoit d'en financer au total près de 490.000.
Par ailleurs, le plan de formations prioritaires de chômeurs pour pourvoir 30.000 emplois vacants d'ici à décembre est lancé.
Le président parviendra-t-il au final à tenir son pari? Dans les semaines et mois à venir, l'observation des chiffres va devenir "déterminante", reconnaît-on au ministère du Travail.
Le prochain chiffre scruté par le gouvernement, comme par l'opposition, sera celui du taux de chômage du deuxième trimestre que l'Insee publiera le 5 septembre.