La grande banque suisse Credit Suisse veut éliminer les fraudeurs fiscaux de sa clientèle, a affirmé Urs Rohner, président du conseil d'administration de la banque, dans une interview au journal suisse-allemand Tages Anzeiger.
"Il est clair qu'accepter des fraudeurs fiscaux ne peut pas être un modèle d'affaires qui a de l'avenir", a déclaré le patron de la banque, interrogé sur le traité fiscal conclu entre l'Allemagne et la Suisse.
Ce traité, qui prévoit une fiscalisation des fonds non déclarés, placés en Suisse par des contribuables allemands, mais en préservant leur anonymat, doit passer vendredi devant la Chambre haute du parlement allemand (Bundesrat), pour ratification.
Selon toute vraisemblance, il devrait être refusé par les élus, dont la majorité y est opposée, estimant que le texte est trop clément avec les fraudeurs.
Si les clients refusent de déclarer ces fonds, "la banque leur dira clairement qu'elle ne veut pas faire d'affaires avec ceux-ci", a ajouté M. Rohner.
Et pour les "vieux" clients, qui ont déjà des comptes à la banque avec des fonds non déclarés, le Credit Suisse mettre fin à ses relations avec eux, a indiqué en substance le patron de la banque.
"Nous tirerons les conséquences adéquates", si le client ne réagit pas à ces injonctions de la banque de déclarer ses fonds, a-t-il déclaré.
Le patron du Credit Suisse a encore émis l'espoir que ce traité soit ratifié par les Allemands, car selon lui la question des avoirs non déclarés, qui pèsent sur les relations germano-suisses, pourrait être réglée de façon "raisonnable".
Le traité, s'il est ratifié, devrait entrer en vigueur le 1er janvier prochain, et prévoit une imposition entre 21% et 41% des placements allemands en Suisse.