Par Peter Nurse
Investing.com - Le dollar américain s'est renforcé jeudi en début d'échanges européens pour atteindre un nouveau sommet depuis deux décennies après que l'inflation américaine est restée obstinément élevée, tandis que la livre sterling s'est affaiblie après des données décevantes sur la croissance au Royaume-Uni.
À 10h10, l'indice du Dollar, qui suit le billet vert contre un panier de six autres devises, a augmenté de 0,3% à 104,162, après avoir atteint 104,243, son plus haut niveau depuis décembre 2002.
L'indice des prix à la consommation aux États-Unis a augmenté de 8,3 % sur une base annuelle en avril, selon des données publiées mercredi, ce qui représente un ralentissement par rapport aux 8,5 % enregistrés en mars, mais reste supérieur aux 8,1 % généralement attendus.
Bien que ce chiffre suggère que l'inflation ait peut-être atteint un sommet aux États-Unis, elle est restée durablement élevée, ce qui signifie que les plans actuels de la politique monétaire de la Réserve fédérale visant à augmenter agressivement les taux d'intérêt dans les mois à venir resteront intacts.
Le marché s'attend à une augmentation d'au moins un demi-point de pourcentage du taux directeur lors de chacune des deux prochaines décisions de la Fed, le 15 juin et le 27 juillet.
"La rhétorique de la Fed reste très hawkish", ont déclaré les analystes d'ING (AS:INGA) dans une note. "Le message semble être que le taux directeur doit être ramené à un niveau neutre aussi rapidement que possible, puis la Fed verra si elle doit procéder à un resserrement plus (et non moins) important."
EUR/USD a légèrement progressé à 1,0514, restant au-dessus du plus bas de cinq ans à 1,0469 observé à la fin du mois dernier, aidé par les attentes croissantes que la Banque centrale européenne relève les taux d'intérêt cet été, pour la première fois en plus d'une décennie.
Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a été le dernier décideur à exprimer ses inquiétudes quant au niveau élevé de l'inflation dans la zone euro, déclarant que la banque centrale doit réagir même si les moteurs de l'inflation qui l'ont poussée à des niveaux records sont mondiaux par nature.
USD/JPY a reculé de 0,5 % à 129,25, le yen bénéficiant d'une détente des rendements du Trésor à long terme, le rendement 10 ans ayant reculé à un plus bas de deux semaines à 2,848 % jeudi, après avoir atteint un pic pluriannuel de plus de 3,2 % en début de semaine.
En outre, le GBP/USD a chuté de 0,3 % à 1,2210, tombant à un plus bas de près de deux ans après que des données ont montré que l'économie britannique a connu une croissance inférieure aux prévisions au premier trimestre, pénalisée par l'intensification de la crise du coût de la vie.
Le produit intérieur brut n'a progressé que de 0,8 % en termes corrigés des variations saisonnières par rapport au quatrième trimestre, les données préliminaires suggérant qu'il a en fait diminué de 0,1 % en mars. Les analystes s'attendaient à une croissance de 1,0 % pour le trimestre, et à une stagnation en mars.
USD/CNY a augmenté de 0,7 % à 6,7673, après que le gouverneur adjoint Chen Yulu ait déclaré plus tôt jeudi que la banque centrale chinoise faisait de la stabilisation de la croissance économique une priorité absolue, suggérant une politique monétaire plus favorable à l'avenir.