Le renforcement du dollar, qui a enchaîné les plus haut face à l'euro, faisait perdre mardi plus de 2 dollars du pétrole, au lendemain d'une incursion du marché à près de 90 dollars le baril.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 2,56 dollars par rapport à la clôture de la veille, à 86,38 dollars.
A la même heure, le "brut léger texan" (WTI), pour livraison à échéance identique, cédait 2,84 dollars, à 83,35 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Face à un euro toujours miné par les inquiétudes sur la crise grecque, le dollar a grimpé à ses niveaux les plus élevés depuis un an, jusqu'à 1,3021 dollar, écartant les investisseurs des marchés de matières premières.
Vendu en dollars, le pétrole coûte plus cher aux investisseurs munis d'euros lorsque la valeur du billet vert se renforce.
En plus de son aspect "technique", lié au marché des devises (le renforcement du dollar réduit le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'euro), la crise grecque souligne les difficultés économiques de la zone euro, dont la consommation d'énergie peine à se redresser.
Malgré le reflux des prix observé mardi, des analystes jugent que le marché pourrait de façon imminente dépasser la barre des 90 dollars le baril. Ainsi, pour Dan Smith, de la banque Standard Chartered, il faut "s'attendre à une reprise de la tendance à la hausse".
Les inquiétudes sur la marée noire américaine continuaient par ailleurs à retenir l'attention du marché.
"La marée noire dans le Golfe du Mexique va continuer à faire les gros titres cette semaine. Son impact aura un impact économique sur les Etats du sud (des Etats-Unis) et les courtiers vont évaluer l'impact que des fermetures (d'installations pétrolières) pourraient avoir sur les approvisionnements", commentait Marius Paun, analyste chez ODL Securities.
En menaçant potentiellement des couloirs maritimes et en mettant en danger les forages off-shore à long terme, la marée noire avait poussé lundi les cours du pétrole à des sommets depuis 19 mois, jusqu'à 89,54 dollars le baril à Londres.
Signe que la régulation sur les forages pourrait se renforcer, les autorités américaines ont annoncé lundi la création d'une commission chargée d'examiner la sécurité des opérations à bord des plate-formes pétrolières et de renforcer les contrôles des équipements.
Pour la suite de la semaine les opérateurs guetteront les statistiques pétrolières du Département américain de l'Energie (DoE), attendues mercredi à 14H30 GMT.
"Les événements importants seront la réunion de la Banque centrale européenne, ainsi que les commandes industrielles et la production allemande du mois de mars", ajoutent les analystes du cabinet John Hall.