Le déficit commercial de la France s'est creusé en juin à 4,008 milliards d'euros, contre 3,137 milliards en mai, en raison notamment d'un recul des ventes d'Airbus qui entraîne à nouveau les exportations à un niveau très bas.
"Après un micro-mouvement de reprise amorcé en mai, les exportations ont à nouveau reculé, à 27,441 milliards (en juin), en raison d'une forte baisse en valeur des livraisons d'Airbus", explique Alberto Balboni, économiste chez Xerfi. "Les exportations sont ainsi retombées à un niveau historiquement faible, signe que la reprise de l'économie peine à prendre forme", estime-t-il.
Pour la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac, le "creux de la vague" a toutefois été enregistré fin 2008 et début 2009. "On assiste à une stabilisation des exportations au cours des derniers mois", a-t-elle déclaré à l'AFP, "même si leur niveau n'est bien entendu pas satisfaisant".
La baisse des exportations est atténuée "par les très bons résultats enregistrés dans l'industrie automobile, la pharmacie, les produits pétroliers raffinés", selon le ministère des Finances. Après un mauvais mois de mai, les ventes de voitures bénéficient ainsi de la "prime à la casse" mise en place par les gouvernements européens.
De leur côté, les importations s'établissent en juin à 31,449 milliards d'euros, légèrement en hausse par rapport à mai, ce qui paradoxalement démontre que "la demande intérieure résiste" malgré la crise, selon Mme Idrac.
Signe de l'impact de la crise économique sur le commerce mondial, les exportations et les importations françaises reculent toutes deux de plus de 20% (respectivement -22% et -21,9%) au cours des trois derniers mois par rapport à la même période un an plus tôt.
Le repli des exportations vers l’Union européenne s’est accentué au premier semestre 2009 (-17,6% contre -10,3% au dernier semestre 2008), malgré une légère amélioration en juin.
Sur les douze derniers mois, le déficit cumulé du commerce extérieur français atteint 52,926 milliards d'euros.
"Ces résultats traduisent la profondeur de la crise du commerce international depuis un an", a reconnu Mme Idrac, qui a néanmoins relevé une "certaine inflexion de la conjoncture".
Elle a ainsi mis en évidence une diminution du déficit commercial au premier semestre, à 25,4 milliards d'euros après 26,5 milliards pour la seconde moitié de 2008.
"Ceci s'explique par la baisse de notre facture energétique, liée à la chute des cours du pétrole jusqu'à cet hiver", a-t-elle noté.
Hors énergie toutefois, le déficit commercial de la France s'est dégradé au premier semestre, nuance Alberto Balboni, la légère amélioration globale étant un "effet mécanique de la baisse des cours du pétrole".
Avec un cours du pétrole à nouveau en hausse et "une facture energétique qui cessera progressivement de s'alléger (...), il est fort probable que le déficit commercial de la France se creuse davantage sur l'ensemble de l'année 2009", prévient-il.
"L'enjeu maintenant, c'est de profiter des premiers signes de reprise qu'on constate" et de "+booster+ les industries innovantes", a conclu Mme Idrac.