La monnaie russe se stabilise mercredi, le marché revenant au calme après deux jours de chute historique qui ont plongé le pays dans une crise monétaire inédite en 15 ans de pouvoir de Vladimir Poutine.
Après un nouveau recul à l'ouverture des échanges de la Bourse de Moscou, le rouble s'est repris pour évoluer ensuite autour du point d'équilibre.
Il a chuté de 9,5% lundi et de 7% mardi, du jamais vu depuis la crise financière de 1998. Malgré une hausse radicale à 17% du taux directeur de la banque centrale annoncée dans la nuit de lundi à mardi, son plongeon a brièvement dépassé 20% au plus fort de la journée mardi, quand il a touché les seuils chocs de 100 roubles pour un euro et 80 roubles pour un dollar.
Vers 07H50 GMT, il valait 83,95 roubles pour un euro, contre 85,15 roubles mardi soir, et 67,20 roubles pour un dollar contre 67,88 roubles.
A ces niveaux là, le rouble a perdu environ la moitié de sa valeur par rapport au début de l'année, conséquence des fuites de capitaux entraînées par la crise ukrainienne et de la chute vertigineuse des cours du pétrole, qui représente avec le gaz plus de la moitié des revenus budgétaires du pays.
Cette dégringolade menace de provoquer une nouvelle flambée des prix alors que l'inflation approche déjà les 10% sur un an et inquiète donc la population.
Le président Vladimir Poutine ne s'est pas exprimé sur le sujet cette semaine, le Kremlin soulignant qu'il appartenait au gouvernement de régler la crise. Son intervention prévue de longue date jeudi lors d'une grande conférence de presse est donc très attendue.
La banque centrale a annoncé avoir dépensé 1,96 milliard de dollars sur le marché des changes lundi pour défendre la monnaie, ce qui porte ses interventions à plus de 10 milliards de dollars depuis le début du mois.
Ce niveau d'intervention de lundi, pire journée pour le rouble en 15 ans, reste au niveau des journées précédentes.
"La banque centrale semble vouloir préserver ses réserves et donc permettre à la monnaie de se stabiliser naturellement dans une certaine fourchette", ont relevé les analystes de la banque russe Alfa.
"Il est désormais essentiel de calmer la population et d'anticiper toute difficulté du secteur bancaire, surtout avant le week-end", ont-ils ajouté.
La Banque de Russie a assuré qu'elle prendrait d'autres mesures en plus de la hausse de son taux directeur pour enrayer la crise, tandis que le gouvernement a annoncé à l'issue d'une réunion d'urgence avoir défini des mesures pour stabiliser la situation.