Excellente nouvelle pour le président américain Barack Obama deux jours après son débat raté face au républicain Mitt Romney: le chômage est passé sous la barre des 8% en septembre, un chiffre annoncé vendredi à un mois de l'élection présidentielle.
Le taux officiel s'est établi à 7,8% en septembre contre 8,1% en août, selon le département du Travail, un chiffre qui tombe d'autant mieux pour le président sortant qu'un des leitmotivs de son rival républicain Mitt Romney était de l'accuser d'être responsable du maintien d'un chômage supérieur à 8% depuis le mois ayant suivi son entrée à la Maison Blanche.
M. Obama, dont la campagne traversait une phase difficile depuis sa prestation sans relief mercredi soir lors du premier des trois débats présidentiels face à M. Romney, devait s'exprimer lors d'un déplacement en Virginie (est), à l'université George-Mason de Fairfax, banlieue sud-ouest de Washington.
Mitt Romney n'a pas pour autant modéré ses critiques vendredi matin, jugeant dans un communiqué que ces chiffres ne reflétaient pas "une vraie reprise".
"Nous avons créé moins d'emplois en septembre qu'en août, et moins d'emplois en août qu'en juillet, et nous avons perdu 600.000 emplois manufacturiers depuis le début du mandat du président Obama", a-t-il accusé. "Avec les gens qui ont quitté la population active, le vrai taux de chômage serait plus près de 11%", selon lui.
L'exécutif américain, en attendant que le président s'exprime, s'est gardé de tout triomphalisme, le chef du cercle des conseillers économiques de M. Obama, Alan Krueger, notant que ces chiffres "montrent que l'économie américaine continue à se remettre des dégâts infligés par la pire récession depuis la grande dépression" des années 1930.
Utilisant une formule consacrée, il a aussi affirmé qu'il était "crucial que nous poursuivions les politiques de nature à bâtir une économie qui serve la classe moyenne".
"Ils n'arrivent pas à débattre, donc ils modifient les chiffres
M. Romney, depuis le début de sa campagne, accuse M. Obama d'incompétence dans la gestion de l'économie, et affirme que son expérience dans les affaires le qualifie pour remettre l'économie américaine sur les rails.
Le républicain devait s'exprimer vendredi lors d'une réunion publique dans le même Etat-clé de Virginie, une heure après Barack Obama.
Mitt Romney a fait de l'emploi un des thèmes centraux de sa campagne, promettant de créer 12 millions d'emplois en quatre ans s'il était élu.
La veille de la publication des chiffres de l'emploi, il avait déjà expliqué à Fisherville (Virginie, est) que "la raison principale pour laquelle le taux de chômage est en train de descendre, très lentement, est que les gens ont quitté la population active, ils ont arrêté de chercher, et ils ne sont pas comptés".
Certaines personnalités conservatrices allaient plus loin vendredi en contestant la réalité des chiffre eux-mêmes, sans toutefois apporter aucune preuve de leurs doutes.
Jack Welch, ancien patron du groupe américain GE, a ainsi immédiatement écrit sur son compte Twitter, suivi par 1,3 millions d'abonnés: "Incroyables chiffres du chômage... Ces gars de Chicago sont prêts à tout... Ils n'arrivent pas à débattre donc ils modifient les chiffres", une référence directe à Barack Obama, originaire de Chicago, où le quartier général de son équipe de campagne est situé.
Le taux de chômage officiel aux Etats-Unis, à 5% début 2008, avait doublé en moins de deux ans à cause de la récession qui s'est étalée de 2007 à 2009 et s'est traduite par la perte de 12 millions d'emplois.
Les chiffres du ministère publiés vendredi apportent toutefois de l'eau au moulin des républicains puisqu'ils indiquent que les créations d'emploi nettes dans le pays ont baissé de 20% par rapport à août, pour s'établir en septembre à 114.000.
C'est inférieur à la prévision médiane des analystes (120.000), mais le gouvernement a revu en hausse de 36% son estimation des embauches des deux mois précédents.
"En 2012, les créations nettes d'emplois ont atteint en moyenne 146.000 postes par mois, contre 153.000 en 2011", indique le ministère dans un communiqué.