Les ministres européens des Finances se sont mis d'accord vendredi pour réexaminer leur présence au sein de l'instance dirigeante du FMI, jugée excessive par les Etats-Unis et les pays émergents, en cédant jusqu'à deux sièges, a annoncé la présidence de l'UE.
"Nous avons un accord pour la discussion au FMI", a déclaré devant la presse le ministre belge des Finances Didier Reynders, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, à l'issue d'une réunion des grands argentiers européens à Bruxelles.
"Nous allons essayer de commencer maintenant des discussions avec nos partenaires au sein du FMI, d'abord peut-être les Etats-Unis mais aussi d'autres partenaires", a-t-il ajouté.
Il s'agit de voir "comment il est possible d'organiser une révision des quotas (quote-parts de représentation au conseil d'administration du FMI, ndlr), en faveur des pays émergents, des pays sous-représentés, mais aussi d'essayer de changer le fonctionnement du conseil d'administration", a-t-il encore dit.
Dans le détail, les Européens proposent d'examiner une option "qui pourra entraîner une modification de deux sièges autour de la table", a indiqué M. Reynders.
Les sièges européens, actuellement au nombre de neuf sur 24, passeraient ainsi à sept, grâce à un système de "rotation" entre pays européens et émergents au sein du conseil d'administration, dont les modalités seraient encore à définir.
En échange, M. Reynders a précisé que les Européens voulaient "rester avec 24 membres dans le conseil d'administration", alors que les Etats-Unis souhaiteraient une réduction de ce nombre de membres.
Par ailleurs, les Européens demandent "plus de compétences au niveau au politique", et veulent aussi discuter de "la possibilité d'évoluer concernant le droit de veto" des Américains au FMI.
Le Fonds monétaire international tiendra le week-end prochain, du 8 au 10 octobre, son assemblée annuelle à Washington, qui devrait aborder la question de la répartition des sièges au conseil d'administration, qui divise les Etats membres du FMI.
Ce conseil d'administration, instance dirigeante, renouvelle sa composition tous les deux ans et doit le faire cette année avant le 1er novembre.
Il compte actuellement 24 sièges mais comme les statuts du FMI prévoient 20 sièges uniquement, si aucun accord n'est trouvé pour maintenir l'exception qui permet d'en avoir 24, le conseil d'administration devrait revenir à ce total, forçant certains Etats membres à perdre l'administrateur qui les représentait.
Les Etats-Unis espèrent un débat pour moderniser l'institution, avec en ligne de mire une possible réduction des sièges européens au profit des pays émergents qui se plaignent de ne pas avoir une influence correspondant à leur poids économique grandissant.