Les investissements mondiaux dans les énergies vertes ont dépassé en 2008 ceux effectués dans le charbon et le pétrole, atteignant le montant record de 155 milliards de dollars, selon un rapport publié mercredi pour les Nations Unies.
Ce total représente un quadruplement par rapport à 2004 et nettement plus que les 110 milliards investis l'an dernier dans l'exploitation du pétrole et du charbon.
Malgré la crise financière et la récession, les investissements dans les énergies renouvelables ont dépassé de 5% le record de 2007 grâce surtout à la Chine, au Brésil et aux autres économies émergentes.
En 2008, l'énergie éolienne a attiré le plus de nouveaux investissements avec 51,8 milliards de dollars dans le monde, soit une progression de 1% sur 2007, tandis que le solaire a connu la plus forte progression avec une hausse de 49%, à 33,5 milliards de dollars.
En revanche, les investissements dans les biocarburants ont baissé de 9%, à 16,9 milliards, selon cette étude intitulée "Tendances 2009 des investissements dans les énergies durables".
Sur le total de 155 milliards (qui ne prend pas en compte l'investissement dans les grands projets hydro-électriques), 36 milliards ont été investis dans la production d'énergie propre dans les économies émergentes comme la Chine, ce qui représente une hausse de 27% par rapport à 2007.
Mais au premier trimestre 2009, les nouveaux investissements mondiaux dans les énergies vertes ont plongé de 53% à 13,3 milliards de dollars comparativement à la même période de 2008, reflétant l'ampleur de la crise financière.
Des signes de reprise ont été constatés au deuxième trimestre 2009, mais "ce secteur est encore loin d'atteindre cette année les niveaux d'investissement de la fin 2007 et du début 2008", souligne le rapport.
Selon le sous-secrétaire général de l'ONU Achim Steiner, "le plus grand programme de relance des énergies renouvelables pourrait venir de la conférence de l'ONU sur le climat à Copenhague en décembre".
"C'est là que les pays doivent conclure un nouvel accord sur le climat" pour réduire de façon contraignante les émissions de gaz à effet de serre comme le CO2 (dioxyde de carbone), a-t-il poursuivi dans un communiqué.
"Un tel accord --devant succéder en 2012 au protocole de Kyoto-- peut apporter une certitude aux marchés des émissions de gaz carbonique et débloquer des investissements pouvant transformer les technologies d'énergie verte", a ajouté Achim Steiner.