La monnaie unique européenne rebondissait mollement face au billet vert ce midi sur le marché des changes après s'être effondrée de 1,60% la veille après l'annonce fracassante de la BCE. En hausse de 0,17% ce midi à 1,2958 dollar, elle abandonne toujours 1,7% sur la semaine et en reste proche de ses plus bas niveaux en plus d'un an.
Face au yen, l'euro reste neutre (+ 0,17% à 136,28), après avoir perdu 1,2% hier, et il se reprend de 0,21% face au sterling à 0,7944. En revanche, rien n'est à signaler face au franc suisse, (0% ce midi à 1,2063, après - 0,02% la veille).
Hier en effet, la BCE a annoncé une nouvelle baisse de ses taux directeurs, le principal d'entre eux tombant à un nouveau plus bas historique (0,05%). Mais surtout, face à une conjoncture dégradée et une inflation basse en zone euro, la banque centrale a pour la première fois annoncé le lancement, dès le mois prochain, de programmes de rachat d'actifs obligataires privés, sorte de QE à l'européenne.
Les cambistes de Société Générale rappellent que ces opérations seront détaillées au début du mois d'octobre. Certes, d'un point de vue macroéconomique, le doute reste permis, ajoutent-ils : 'le scepticisme quant aux conséquences de cette décision est inévitable
En effet, le coût de l'argent n'est pas le seul ni même le principal facteur entrant en ligne de compte dans la dynamique du crédit en Europe. L'aversion au risque, la réforme bancaire et l'austérité budgétaire constituent des obstacles autrement plus importants à la reprise que la politique de la BCE, indique Société Générale.
Cependant, il semble acquis que l'extension de la taille du bilan de la BCE qui s'annonce devrait conduire à un affaiblissement marqué de l'euro. Et ce d'autant qu'outre Atlantique, la Fed, elle, va probablement mettre fin d'ici peu à ses propres QE. Credit Suisse vise d'ailleurs un retour de l'euro à 1,20 dollar.
Du côté statistique, les cambistes européens ont appris ce matin que la production industrielle avait augmenté bien plus que prévu en Allemagne au mois de juillet : elle s'est en effet accrue de 1,9%, alors que les économistes tablaient sur une augmentation de moins de 0,5%.
Rappelant aussi la surprise positive des commandes industrielles, Natixis estime que cette publication 'suggère un clair rebond de la croissance du PIB au troisième trimestre, après la contraction de 0,2% de l'économie allemande au deuxième'.
Cet après-midi du côté américain, on guettera le rapport sur l'emploi américain, pour lequel le consensus vise 230.000 créations de postes non agricoles et une baisse du taux de chômage à 6,1%.
'Le rapport sur l'emploi américain pourrait servir de véritable catalyseur sachant que les derniers indicateurs avancés laissent entrevoir de solides chiffres et que les opérateurs ont eu tendance à revenir sur le billet vert récemment', juge-t-on chez IG.
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