Les parlementaires européens ont adopté mercredi des mesures renforçant la transparence et la lutte contre la spéculation sur les marchés financiers, notamment les marchés de dérivés de produits agricoles.
La commission des affaires économiques du Parlement européen a approuvé à l'unanimité, soit 45 voix pour, un texte qui diffère légèrement de la proposition faite il y a près d'un an par l'exécutif européen pour moderniser la législation concernant les marchés d'instruments financiers, dite Mifid.
La proposition législative avait été présentée à l'époque par le commissaire européen aux Services financiers, Michel Barnier, comme un moyen de "remettre de la morale" dans le système.
Elle visait entre autres à donner un cadre aux plateformes de négociation alternatives, ou OTF, nées grâce à la libéralisation du secteur boursier mais qui ne sont pas réglementées aujourd'hui.
Les amendements, proposés par l'eurodéputé conservateur allemand Markus Ferber et qui ont été adoptés mercredi, portent essentiellement sur d'autres aspects de cette législation.
Ils imposent des limites au nombre de positions que les traders peuvent prendre sur les marchés de dérivés sur les matières premières sur une période donnée, afin notamment de lutter contre l'hyper-spéculation sur les produits agricoles.
Les parlementaires européens veulent aussi limiter la rapidité des transactions dans le cadre du "trading à haute fréquence", aujourd'hui effectuées à la nanoseconde. Ils proposent que les ordres demeurent dans les carnets d'ordres au moins 0,5 seconde, pendant lesquelles ils ne pourront être ni annulés ni modifiés. Des systèmes de "coupe-circuit" devront aussi être installés pour être activés en cas d'emballement des transactions.
"C'est une avancée très importante pour améliorer la transparence et aplanir le processus de formation des prix", a souligné dans un communiqué le groupe des socialistes et démocrates, saluant cette mesure.
Ces propositions doivent maintenant être adoptées en session plénière par le Parlement européen, probablement en novembre. Les ministres des Finances des 27 devraient également faire leurs propres propositions dans les mois qui viennent.