Près de neuf patrons de PME sur dix (88%) s'inquiètent de la situation économique, et deux tiers estiment que la pression fiscale actuelle les a incités à limiter les embauches, selon la dernière vague du baromètre Ifop pour la CGPME et le cabinet KPMG publiée jeudi.
Dans le détail, 63% des chefs d'entreprises interrogés se disent "plutôt" inquiets et 25% "tout à fait" inquiets de la situation économique. C'est 1 point de moins que lors de la dernière mesure en mai (89%) et 4 points de moins qu'en mars lorsque le nombre de patrons inquiets avait atteint un pic (92%).
Interrogés sur leur propre activité, plus de la moitié (53%) des patrons de PME dit s’inquiéter pour les prochains mois, c'est 4 points de moins qu'en mai dernier. 42% sont plutôt inquiets et 11% très inquiets.
Ils sont quasiment autant (54%) à indiquer que la baisse de leur chiffre d'affaires est la principale difficulté qu'ils rencontrent aujourd'hui. Viennent ensuite les hausses sur les coûts ou les prix des fournisseurs et les problèmes de trésorerie ou de financements.
Sur cette question sensible des financements, le nerf de la guerre pour les PME depuis la crise, plus d'un chef d'entreprise sur deux (54%) estime que la situation économique actuelle a un impact négatif sur leurs conditions d'accès aux crédits auprès des banques.
Ils sont plus de deux-tiers (70%) à répondre avoir besoin de crédits pour leur trésorerie et pour des investissements de remplacement ou d'entretien. C'est cinq points de plus qu'en mai dernier et 11 points comparé à mars.
Seules 27% des PME disent vouloir des crédits pour financer leur développement ou encore l'innovation.
Alors que les banques sont souvent accusées d'avoir restreint le robinet du crédit, seuls un peu plus d'un tiers (37%) des patrons des petites et moyennes entreprises indiquent avoir réduit leurs demandes de financements, en raison des difficultés d'accès au crédit. C'est autant qu'en mai dernier et deux points de moins qu'en mars.
Enfin, ils sont près de la moitié (48%) à penser que leur secteur stagne, 32% à ressentir une récession et 20% à entrevoir une reprise. La reprise apparait plus sensible dans le secteur de la construction (29%).
Dans le contexte actuel de ras-le-bol fiscal, deux-tiers (66%) estiment que la pression fiscale les a incités à limiter les embauches, surtout dans les services (73%), ou encore leurs achats matériels et équipements (62%) et leur recherche et développement (45%).
Cette étude, qui porte sur un échantillon de 402 dirigeants d'entreprises, représentatif de groupes de 10 à 500 salariés, a eu lieu du 16 au 23 septembre dernier par téléphone.