Le nouveau président de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, a affirmé sa volonté de faire de PSA "un groupe plus global et plus mondial", mercredi lors de sa première intervention publique, devant l'assemblée générale des actionnaires.
"Il est important, voire essentiel, que le groupe renforce significativement sa présence sur (les) marchés porteurs" des pays émergents, a-t-il déclaré.
"Pour être plus global, plus vite, nous n'hésiterons pas, si la croissance interne ne suffit pas, à saisir toutes les opportunités de croissance externe et de partenariat", a-t-il ajouté.
La veille, le président du conseil de surveillance Thierry Peugeot avait indiqué que la famille Peugeot, premier actionnaire de PSA avec 30% du capital, était ouverte à des alliances et des rapprochements à condition de rester "l'actionnaire de référence".
"La porte n'est pas fermée à d'éventuelles discussions, à d'éventuels projets qui pourraient nous être présentés dans le cadre (...) de cette ambition de passer d'un groupe international à un groupe mondial", a réaffirmé Thierry Peugeot devant l'assemblée générale.
Philippe Varin a souligné que les marchés des pays industrialisés sont en surcapacité et soumis à une concurrence intense, et estime qu'ils ne retrouveront pas avant plusieurs années les niveaux de ventes de l'année 2008.
Pour assurer la croissance du groupe dans ce contexte, il met l'accent sur les pays émergents qui vont continuer à connaître "un fort développement économique" et "un besoin de mobilité croissant".
Des partenariats sont déjà engagés hors d'Europe, en Chine avec Dongfeng et en Russie avec une usine en construction avec Mitsubishi, a-t-il rappelé.
Le nouveau patron de PSA, précédemment PDG du sidérurgiste anglo-néerlandais Corus acquis par l'indien Tata Steel, a dit qu'il voulait "mettre (son) expérience d'ingénieur et de dirigeant au service du groupe".
Il entend aussi accentuer la dimension internationale du groupe au niveau de son management, et dans les véhicules proposés qui devront être "mieux adaptés aux spécificités locales des marchés".
Globalement, Philippe Varin s'est fixé "trois ambitions" pour PSA. Outre le développement international, il veut un groupe "à l'avant-garde des produits et services demain" et qui soit une "référence" en matière d'efficacité.
M. Varin veut capitaliser sur le "leadership écologique" de PSA, qui d'ores et déjà a prévu de lancer des véhicules hybrides en 2011 et dès la fin 2010 une Peugeot électrique issue de la coopération avec Mitsubishi.
Compte tenu des investissements nécessaires en recherche et développement, PSA "n'hésitera pas à coopérer avec d'autres constructeurs automobiles" pour partager les coûts.
Enfin, le nouveau patron de PSA a fixé une priorité à court terme, le "retour à la rentabilité", pour un groupe qui a accusé 343 millions d'euros de perte en 2008 et s'attend à être encore dans le rouge cette année.
Il a appelé à "rester mobilisé" sur le plan de compétitivité et d'économies Cap 2010, lancé en 2007 par son prédécesseur Christian Streiff, et dont les objectifs d'économie avaient été avancés à la fin 2009.
M. Varin a ensuite un objectif à moyen terme de "croissance". Mais si "la taille est importante", il n'y a pas selon lui de "chiffre miracle" de production "que ce soit 5,5 millions de véhicules ou 6 millions", a-t-il lancé. Une allusion aux déclarations fin décembre du patron de Fiat Sergio Marchionne qui avait fixé à ce niveau le seuil de taille critique pour un grand constructeur généraliste.