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Retraites: une nouvelle journée d'action le 19, la plupart des raffineries bloquées

Publié le 14/10/2010 23:35

Face à la fermeté du gouvernement sur les retraites, les syndicats ont décidé jeudi une nouvelle journée d'action, le mardi 19, après celle de samedi, alors que de nombreux heurts ont eu lieu entre jeunes et policiers et que la plupart des raffineries françaises étaient à l'arrêt.

Jeunes et policiers se sont affrontés en banlieue parisienne. Un lycéen a été touché à l'oeil par un tir de flashball à Montreuil, dans le département de Seine-Saint-Denis où 11 policiers ont été blessés, selon la préfecture de police de Paris.

Descendus dans la rue pour manifester à leur tour contre le projet de réforme des retraites actuellement examiné au Sénat, des jeunes se sont également heurtés à la police en province, à Nîmes, Lyon, Lens, Chartres, Dijon, Chambéry ou encore Bordeaux, où une jeune fille a été blessée à la tête par un pétard. Des dizaines de jeunes ont été interpellés.

A Caen, le père d'un étudiant a annoncé une prochaine plainte de son fils qui a dû subir une opération de cinq heures après un enfoncement de la boîte cranienne consécutif, selon lui, à un tir de grenade lacrymogène, lors d'une manifestation mardi. Ses jours ne sont pas en danger.

Invitée de France 2, la patronne du PS, Martine Aubry, a appelé Nicolas Sarkozy à suspendre le débat parlementaire. "La France ne veut pas de cette réforme", a-t-elle dit, en réclamant de remettre tout à plat dans une négociation avec les syndicats.

Confortés par une mobilisation "qui ne faiblit pas", selon eux, les syndicats ont appelé les manifestants à venir mardi "aussi nombreux" et appelé les sénateurs à "ne pas adopter cette réforme injuste", qui prévoit le report à 62 ans de l'âge légal de départ en retraite. L'Assemblée nationale a déjà adopté le texte en première lecture.

FO n'a pas signé le texte commun (CGT, CFDT, Unsa, CFTC, Solidaires, FSU, CFE-CGC) mais s'est joint à l'appel.

Dans le secteur pétrolier, dix des douze raffineries sont affectées par des grèves très suivies et les dépôts de Fos (Bouches-du-Rhône) et de Bassens (Gironde) bloqués.

"De plus en plus de stations-service sont asséchées", s'est alarmée l'Union des importateurs indépendants pétroliers. Auparavant, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, avait démenti toute "pénurie d'essence à la pompe".

Toutefois, le gouvernement a autorisé le déblocage d'une partie des réserves de carburant pour pallier tout risque.

A la SNCF, autre secteur stratégique, la proportion des grévistes a en revanche continué à refluer (entre 20,3% et 31,25%). La compagnie a néanmoins invité les voyageurs se rendant dans le sud à différer leur départ.

A la RATP, la direction a compté 6% de grévistes, en baisse pour la 3ème journée.

Des débrayages ont toutefois persisté dans certaines entreprises - Arkema, Rhodia, Yoplait, Michelin - et une trentaine d'usines du Nord/Pas-de-Calais, dont Alstom et Bombardier.

Entrés en scène mardi, les jeunes ont continué à descendre dans la rue, brandissant des pancartes comme "Jeunesse, lève-toi", pour un soutien accueilli favorablement par les syndicats.

Plus de 700 lycées ont été bloqués, selon les associations lycéennes. Pour le ministère de l'Education, c'était moitié moins: 340.

Le président de l'université de Rennes 2 a fermé l'établissement pour la journée, avançant des "raisons de sécurité" après le blocage du site, que les étudiants ont décidé de lever dans la soirée.

"Il peut arriver que des groupes de casseurs se mêlent à des groupes de jeunes, comme cela a été le cas ces derniers jours à Meaux (Seine-et-Marne)", a averti le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux.

Bernard Thibault (CGT) a appelé à "conjuguer arrêts de travail et manifestations", ajoutant que "bloquer le pays n'est pas un objectif en soi".

Selon BVA, plus d'un Français sur deux (54%) est favorable à une "grève générale comme en 1995", si le gouvernement ne bouge pas sur l'âge légal.

Le ministre du Travail, Eric Woerth, a réaffirmé dans La Croix de vendredi qu'il n'y aura plus de "changement structurel" du projet de réforme, même si des "modifications" restent possibles au Sénat.

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