🧐 La mise à jour de ProPicks IA pour octobre est disponible ! Découvrez les actions choisiesChoix d'actions par IA

Salariés et actionnaires entre inquiétude et colère à l'AG de Thomson

Publié le 01/01/2001 01:00

L'assemblée générale de Thomson s'est déroulée mardi après-midi dans une ambiance houleuse, l'inquiétude le disputant à la colère chez les actionnaires et les salariés du groupe qui joue sa survie d'ici le 24 juillet.

Avant même le début de la réunion, les salariés ont donné le ton en organisant un rassemblement devant la Cinémathèque française où était organisée l'AG, une première dans l'histoire de la société, selon Jean-Pierre Ottavi, représentant de l'intersyndicale CFDT-FO-Sud-CGT.

En ligne de mire, le projet de la direction de se séparer de la filiale Grass Valley, qui compte 1.100 personnes en France, ainsi que la compétence du conseil d'administration, appelé à démissionner.

"En sept ans, le chiffre d'affaires est passé de 10,5 milliards à 4,8 milliards d'euros, le résultat net de 290 millions à -1,9 milliard d'euros et les effectifs de 64.000 à 23.000 salariés!", ont déploré les syndicats dans un tract distribué aux actionnaires.

Ces derniers étaient venus nombreux pour l'occasion. Certains ont très vite manifesté leur mécontentement dans la salle, huant notamment l'attribution de primes exceptionnelles aux dirigeants: 60.000 euros pour François de Carbonnel, président du conseil d'administration d'avril 2008 à avril 2009, 360.000 euros à l'ancien directeur financier, Julian Waldron.

"C'est honteux, c'est immoral", s'est exclamé un petit actionnaire, dépité d'avoir acheté ses actions à 35 euros, alors qu'elle valent moins d'un euro aujourd'hui.

Le PDG Frédéric Rose, mine grave, s'est voulu rassurant sur l'avenir de l'ancien groupe d'électronique grand public, reconverti dans les technologies de l'image, alors que Thomson vient d'obtenir un nouveau délai pour trouver un accord avec les banques sur sa dette de 2,9 milliards d'euros. Faute de quoi il serait contraint de se placer sous procédure de sauvegarde.

"Le fait que nos créanciers étendent le moratoire jusqu'à fin juillet est un message fort que les discussions sont en bonne voie et que les créanciers ont la volonté d'aboutir", a estimé M. Rose.

Malgré les difficultés actuelles, il a réaffiché sa confiance dans l'avenir du groupe en détaillant son plan à horizon 2012, qui prévoit la vente de 20% des activités pour se recentrer sur les services aux studios de cinéma et de télévision (effets spéciaux, décodeurs...).

L'objectif est toujours de céder Grass Valley et Screenvision, régie publicitaire pour le cinéma, "d'ici la fin de l'année", a précisé le directeur financier, Stéphane Rougeot.

En revanche, l'usine d'Angers, qui emploie encore 350 personnes, restera dans le groupe tant qu'un repreneur viable ne sera pas trouvé, a affirmé M. Rose.

Il a par ailleurs répété qu'une entrée au capital du Fonds stratégique d'investissement (FSI), mis en place à la demande du président de la République pour "sécuriser" le capital d'entreprises stratégiques, n'était pas d'actualité.

"Il ne faut pas mettre le charrue avant les boeufs, la première étape est de restructurer le bilan", a-t-il déclaré, sans exclure une telle option une fois l'accord avec les créanciers obtenu.

L'Etat était déjà venu à la rescousse du groupe il y a plus de dix ans, la décision en 1996 du gouvernement Juppé de le céder au sud-coréen Daewoo pour un franc symbolique ayant été mal accueillie par les Français.

Odile Coquereau, salariée de l'usine d'Angers depuis 33 ans, se souvient de cette époque et veut croire que la mobilisation paiera encore une fois. Autrement, "ce serait un gâchis...", avertit-elle.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés