Les Bourses asiatiques s'affichaient en nette baisse mercredi en fin de matinée et les prix du pétrole continuaient de grimper, les marchés s'inquiétant d'une éventuelle intervention militaire des Occidentaux en Syrie, après l'attaque présumée à l'arme chimique du régime de Damas.
A la pause de la mi-journée, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo reculait de 2,32%. Vers 03H30 GMT, le SX200 de Sydney abandonnait 1,16%, le Kospi de Séoul 0,95% et l'indice de Hong Kong 1,36%. L'indice composite de Shanghai était stable.
Comme les places européennes et américaines la veille, les Bourses asiatiques prenaient en comptent un retour du risque géopolitique.
Outre l'aversion au risque qui affectait Tokyo comme les autres places asiatiques, la Bourse nippone subissait les conséquences de la nette remontée du yen, considéré comme une "valeur refuge" prisé par temps difficile. La montée de la devise japonaise pénalise habituellement les groupes exportateurs nippons, dont les revenus tirés de l'étranger sont réduits, une fois convertis en monnaie japonaise, lorsque le yen remonte.
Le pétrole, lui, continuait de grimper, après avoir atteint la veille leur plus haut niveau depuis 18 mois (pour le WTI) et 6 mois (pour le Brent).
Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre gagnait 1,26 dollar US à 110,27 USD. Le Brent de la mer du Nord, à même échéance, prenait 1,54 USD à 115,90 USD.
"La possibilité d'une frappe militaire sur le pays (la Syrie: ndlr) s'accroit chaque minute et les investisseurs s'inquiètent que cela ne destabilise la région (le Moyen-Orient: ndlr)", a résumé Kathy Lien, analyste chez BK Asset Management.
Concernant le pétrole en particulier, les opérateurs prenent en compte les "risques de perturbation pour le commerce et l'acheminement" du brut dans la région, a souligné pour sa part Michael McCarthy, de CMC Markets à Sydney.
Le ministre américain de la Défense Chuck Hagel, en tournée en Asie, a prévenu mardi que les forces armées américaines étaient "prêtes" pour une action militaire si le président Barack Obama donnait son aval.
Et pour la première fois, l'administration américaine a explicitement montré du doigt Damas, le vice-président Joe Biden déclarant, toujours mardi, que "les responsables de cet usage effroyable d'armes chimiques en Syrie ne font aucun doute: c'est le régime syrien".
Selon des responsables de l'administration Obama, l'intervention serait limitée à une campagne ponctuelle de quelques jours de tirs de missiles de croisière Tomahawk depuis les quatre destroyers croisant au large de la Syrie.
La Syrie est un tout petit producteur de pétrole (quelques milliers de barils de pétrole par jour) mais les marchés craignent qu'une intervention internationale ne destabilise l'ensemble du Moyen-Orient, région clé pour le brut.
Avant le début de la crise en mars 2011, elle extrayait environ 380.000 barils de brut par jour. Début août, après plus de deux ans de guerre civile, ce chiffre est tombé à 39.000 barils par jour. Le marché redoute surtout que le conflit en Syrie ne cristallise des enjeux beaucoup plus larges.